L'histoire :
Peu effarouché par le croquemitaine qui sortait la nuit de son placard pour lui faire peur, Jimmy a suivi le croquemitaine jusque dans son monde, le monde des mythes et des légendes. Là, dans une sympathique chaumière au pied d’une chaine montagneuse, il a sympathisé avec cet Humphrey Dumbar, qui s’avère en fait un super partenaire de criquet ! Mais le temps de l’amusement est terminé. Le lendemain, débute la formation de Jimmy, car telle est sa volonté : devenir croquemitaine. En premier lieu, il s’agit d’escalader un haut pic enneigé, emportant un lourd chaudron, pour y rencontrer à son sommet Argyl le vénérable. Avec un tel bagage, fort peu pratique à transporter, l’escalade n’est guère aisée. La citrouille et le crâne qui regardent le maître et son élève de loin, par la fenêtre, craignent le pire pour le petit Jimmy. Car eux aussi, avant, s’étaient frottés à l’exercice et ils doivent imputer à leur échec leur état actuel… Mais Jimmy est tenace et diablement volontaire. Il parvient en haut et fait la connaissance d’Argyl, une créature hideuse et antédiluvienne. Argyl lui pose alors la question essentielle : « Quelle est ta plus grande peur ? »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cet album peut se lire en one-shot, même s’il est tout de même conseillé d’avoir lu le précédent Humphrey Dumbar, le croquemitaine, du même Emmanuel Civiello, pour bien comprendre l’état d’esprit des personnages et notamment la ténacité du petit Jimmy. En effet, le récit reprend à l’avant-dernière page du précédant, là où Jimmy annonçait au croquemitaine qu’il voulait lui succéder dans son job. Tant mieux, car l’ultime planche du précédent opus nous avait quelque peu laissés sur notre faim. L’aventure joue de nouveau à merveille sur la truculence des personnages et des décors de ce monde féerique. En ce sens, ce nouvel album s’adresse en premier lieu au jeune public, mais les adultes y trouveront tout de même leur compte tant le graphisme de l’artiste est une nouvelle fois de haut vol. Est-il utile de présenter Civiello, virtuose de l’aérographe, qui œuvra auparavant sur Graine de folie et Koorigans ? Le degré de finition ultime des visages, la multiplication de cadrages et des perspectives savantes sont une nouvelle fois éblouissantes de talent. On peut néanmoins reprocher par moment quelques cases moyennement lisibles, ou un peu surchargées (l’escapade en montagne parfois). Mais on titille : même expatrié à Los Angeles, Civiello conserve une patte graphique exceptionnelle !