L'histoire :
Le royaume de France de 1473 connait une vacance du pouvoir, Charles le Téméraire le bourguignon et Louis XI se disputant la couronne. Abattu par une épidémie de peste noire, le pays reçoit l'ambassadeur du Mali tout puissant, qui vient participer au vote qui désignera le futur souverain. Plus au nord, sur les terres enneigées de Lorraine, une troupe de mercenaires en arme au bord de la famine s'approche de Vaucouleurs et veut tenter de s'emparer de vivres dans la cité fortifiée. A leur tête, une jeune femme maligne et déterminée va trouver une ruse diabolique pour faire ouvrir les grilles de la ville. Jeanne d'Arc mène sa compagnie blanche comme comme peu d'hommes pourraient le faire, mais la résistance des troupes bourguignonnes va décimer la plupart de ses hommes. Prisonnière dans les geôles de Dijon, capitale des ducs de Bourgogne, Jeanne va pourtant réussir à faire libérer les quelques mercenaires qui ont survécu. Et quelques jours plus tard, elle surveille à distance le convoi qui mène l'ambassadeur sur les routes vers Paris. Lorsqu'une bande d'écorcheurs attaque le convoi, Jeanne et ses hommes se portent à leur défense, et font fuir les assaillants. C'est l'occasion pour celle qu'on appelle « la pucelle d'Orléans » de croiser Innana, la chef des amazones qui constituent la garde armée malienne. En de prendre part à sa manière aux luttes de succession pour la couronne...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Fred Duval et Jean Pierre Pécau ont tellement secoué l'Histoire de France de l'après guerre de cent ans qu'il est plus prudent d'oublier tout ce dont on croit se souvenir avant de se plonger dans cette aventure trépidante au suspense très bien construit. Le personnage central de Jeanne d'Arc ressemble physiquement davantage à celui de Luc Besson qu'aux images de nos livres scolaires. La jeune femme cynique et sans scrupules possède un caractère et une insolence qui surprennent et la rendent captivante dès sa première apparition. Le dessinateur Lajos Farkas montre quant à lui une aisance très impressionnante, quelque part entre la nervosité de Franz, le regretté auteur de Jugurtha, et le romantisme du John Buscema de Conan le Barbare. L'album est très beau et semble couler de source, tout comme l'intrigue surprenante, mais finalement cohérente, concoctée par les deux scénaristes. Le contexte d'un royaume de France considérablement affaibli par la peste, et au sein duquel la religion catholique aurait presque disparu, tisse une toile de fond inattendue. Le lecteur n'en apprendra pas beaucoup plus, mais les petites touches de digression historique sont autant de preuves d'un vrai plaisir qui subsiste après 26 volumes d'Histoire ré-écrite. Aucune lassitude, donc, ni pour les scénaristes, ni pour le lecteur. Ce nouvel épisode très bien réalisé maintient le cap d'une des plus étonnantes séries de one-shots à thème.