L'histoire :
Maintenant qu'elle a redémarré la production de bourbon dans la distillerie héritée de son père, Julie Doohan entreprend de retaper le Wild Mustang Saloon, un bar mythique de la ville de Stanwood. Malgré la prohibition, le shérif fermera les yeux sur la vente d'alcool, car la famille Doohan a pour habitude de verser une partie de ses gains au village. Avec ses premiers fûts qui ont atteint quatre ans d'âge, la jeune femme sait qu'elle va proposer un des meilleurs alcools de la région. Elle prévoit un gros succès et va même réussir à faire revenir l'ancien pianiste du bar pour le grand soir de l'ouverture. Le soir de l'inauguration, plusieurs dizaines de personnes se pressent dans l'établissement. Le Old Scarecrow Premium fait un tabac ! Ce succès n'est pas du goût de tout le monde. Jake Mozza lui-même vient voir ce qui se passe. Le patron de la mafia italienne vient pour tenter d'amadouer Julie, qui le renvoie sans ménagement. Elle ne lui pardonnera jamais la destruction de leur ancienne distillerie et la mort de son père. Mozza entame alors de passer une discussion avec Rourke, le chef de la pègre irlandaise, que Julie ne fournit pas encore en alcool, car elle garde ses premières bouteilles pour son propre business. Les deux criminels passent une sorte d'accord, qui va très vite avoir des conséquences. Des clients qui rentraient chez eux après une soirée au Wild Mustang se font agresser en forêt par des bandits armés...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le moins qu'on puisse dire, c'est que Julie Doohan ne se laisse pas faire, et que personne dans la Virginie des années 1920 n'est là pour plaisanter. Dans cette série d'un genre western grand-public, les morts se succèdent avec des protagonistes qui sortent leur arme à feu d'entrée de jeu et s'éliminent sans retenue. Du coup, si le scénario de Thierry Cailleteau se veut plutôt léger, la succession de morts lui donne une tournure un peu dark spaghetti qui ne semble pas totalement voulue. L'auteur réussit pourtant à enchainer quelques bonnes idées visuelles dans la rivalité entre Julie et les mafiosi du coin, à chaque fois sur fond de cette violence au second degré. Et il peut compter sur les performances graphiques de Luc Brahy, avec notamment une belle vue en plongée sur la bagarre générale dans le bar de Julie, pendant que le pianiste continue de jouer et les danseuses de danser. Les deux auteurs veulent visiblement donner du spectacle, et appuient un peu trop fort sur les règlements de compte, au risque de priver leur héroïne d'une petite touche d'humanité, qui ne se ressent que dans ses sentiments retenus envers Woody. Ils terminent leur album avec un clin d'œil anachronique montrant une superbe Citroën Traction verte dans les rues de la ville américaine, a priori bien des années avant que le premier exemplaire du modèle emblématique sorte des usines. Du pur spectacle on vous dit !
