L'histoire :
Un groupe d’anarchistes sévit dans Berlin, au début du XXe siècle. Parmi eux se trouve Clara, l’amie du Docteur Koblenz. Souple et menue, elle est utilisée pour s’infiltrer au coeur stratégique des usines, en passant par de petits conduits, et y placer des bombes pour faire le maximum de dégâts. A la tête des Anarchistes, le charismatique « M », idéologue de la révolte que personne n’a pourtant jamais vu, se félicite de cette nouvelle recrue. Mais que fait donc Koblenz durant ce temps ? Le pauvre docteur est arrivé au bout de ses forces, alité dans son manoir, au bord de la Baltique. Considérablement amoindri, il n’en a plus pour très longtemps à vivre… Voilà la raison qui a poussé Clara a s’engager dans l’action politique de M : en redoublant d’efforts envers la cause de ce dernier, elle espère pouvoir l’approcher, lui et la machine qui pompe l’énergie vitale de Koblenz. Mais elle est rongée par le poids de la culpabilité : combien de morts faudra t-il pour ne sauver qu’un seul homme ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce quatrième volume, Thierry Robin dévoile enfin quelques secrets sur ce mystérieux couple que forment le docteur Koblenz et Clara. En trois tomes, la série ne nous avait pas révélé grand-chose et se bornait à nous faire comprendre qu’ils étaient spécialistes de la résolution des phénomènes surnaturels. Koblenz se fait rémunérer en « années de vie » et sa fiancée Clara a le don de communiquer avec les morts. Ainsi, de l’Allemagne industrielle à Carthage, en passant par le Japon médiéval, nous suivions jusqu’à présent des aventures indépendantes et moyennement trépidantes. Grâce à cet épisode, sur lequel plane l’ombre de M le maudit de Fritz Lang, le passé de Koblenz nous est enfin dévoilé et la série y gagne grandement en intérêt. Comme à son habitude, Robin joue admirablement bien avec le découpage, entremêlant les cases dans ses planches à l’aide d’ornementations de Art Nouveau. Il utilise également sa superbe mise en couleurs pour rythmer son aventure, dans un esprit quasi cinématographique. Vu le brio avec lequel Robin joue sur cette mise en scène, on regrette toutefois que les deux planches nous retraçant le passé commun de M et Koblenz subissent un traitement graphique aussi sobre. Un véritable flashback aurait sans doute été de trop au vu de cet épisode déjà bien complet.