L'histoire :
La guerre continue. Nobunaga poursuit son rêve d'unir le Japon. Pour y parvenir, tout est bon. Heureusement, il est un fin stratège. Yasuke comprend son rôle et dirige des hommes. Dorénavant, sa motivation a changé de camp. Il ne veut plus tuer sans raison. Mariko occupe son cœur et ne voudrait la perdre pour rien au monde. « Un seul regard sur ton visage et tout mon être s'enflamme ». Oda l'a placé auprès de sa femme et surtout auprès de Ieyasu Tokugawa. Un atout important pour les conquêtes à venir. Néanmoins, il faut être vigilant car son épouse, dame Tsukiyama n'apprécie guère l'occupant et l'homme noir. Elle veut que son fils les trahissent pour son honneur. Pour la peine, le père confie l'éducation militaire au bras droit de son partenaire. « Contre tout attente, Nobuyasu s'est révélé un compagnon agréable et déterminé ». Il a les qualités que l'on attend de lui : force, courage et mépris de la mort. Mais à chaque fois que les nobles meurent, des proches crient vengeance encore et encore. Un cycle infini de massacre. « Mes ancêtres en soient témoins, je ne trouverai le repos de l'âme que lorsque tous les assassins seront réduits en poussière ». Ce jeu du chat et de la souris de la mort rythme le conflit. Jusqu'à quand ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Thierry Gloris poursuit son aventure sur la conquête de la réunification du Pays du Soleil Levant. Le daimyo Oda Nobunaga est une figure phare de l'Histoire de la Nation qui a une cette vision avant bien d'autres. Un précurseur politique comme il y en eut peu. Son portrait semble cependant peu flatteur dans cette série BD... Il est ici présenté comme un homme frivole, égocentrique et cruel. Il est aussi cultivé, tout de même, puisqu'il se réfère à l'ouvrage culte L'art de la guerre de Sun Tzu. Néanmoins l'objectif à atteindre n'est pas cité, comme s'il était anodin dans le récit global. Alors que, pourtant, c'eut été important à comprendre. Il faut savoir qu'il ne s'agit pas d'un simple conflit territorial, mais d'une réforme complète du système. Or le scénariste évoque bien d'autres choses. C'est l'opportunité de rappeler des pratiques propres à l'époque médiévale, qui ont perduré jusqu'à la fin du XIXème siècle. Cela se nomme le shudo ou wakashudo, qui signifie littéralement : « la voie des hommes ». Les relations homosexuelles étaient alors ordinaires entre samouraïs, voire encouragées. Cet aspect est assez peu révélé dans les représentations contemporaines... Pour le reste, on continue comme avant, avec des jeux d'alliances et d'esbrouffes. La colère motive les uns à assassiner les autres, comme si c'était normal. La structure narrative reste fidèle au genre, sans impulser de grandes nouveautés. Emiliano Zarcone propose de plus grandes cases, qui permettent d'admirer des paysages boisés ou des scènes de combat. Un choix plus contemplatif et immersif dans l'action. Bien que cela reste encore très figé et que le dynamisme ne soit pas vraiment au rendez-vous. A la colorisation, Cyril Saint-Blancat contribue à donner un aspect calme et détendu malgré les têtes qui tombent. La suite se fait attendre avec un vrai rebondissement saisissant.