L'histoire :
Dans un quartier populaire de Naples dans les années 1950, un petit groupe d'immeubles, vivent Lina et Lenù, deux gamines du même âge aux caractères différents qui deviennent de très bonnes copines. Lila est une fille sombre à forte personnalité ; Lenù le réalise lorsque celle-ci jette sa poupée à travers le soupirail et la regarde tomber dans le sous-sol sans lumière, obligeant sa copine à descendre avec elle pour aller affronter sa peur et récupérer leurs poupées. Alors qu'elles grandissent et atteignent l'âge de s'intéresser aux garçons, Lenù voit que son amie, malgré une forme de cruauté affichée, plait beaucoup aux copains de son âge. Les deux gamines sont douées pour l'école, mais leurs parents ne voient pas forcément pourquoi elles devraient poursuivre leurs études et imposer des sacrifices à leurs familles pauvres. Les deux filles grandissent ensemble et partagent leurs difficultés, en découvrant progressivement ce qu'il y a au delà des limites de leur quartier. Autour d'elles, des familles aux réputations établies les impressionnent et les fascinent.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La tétralogie d'Elena Ferrante, adaptée ici en bande-dessinée, est un succès mondial, avec ses fans absolus et ses détracteurs irréductibles. Adapter un tel succès est un défi que deux autrices italiennes ont choisi de relever en l'attaquant de manière assez innocente, sans structure très forte, avec une suite de petits moments à chaque âge des protagonistes. Le dessin se rapproche de l'illustration sans quasiment aucun effort de découpage, avec la plupart des pages en deux cases superposées. On sent une forme d'inexpérience dans cette approche, une naïveté un peu culottée, y compris de la part de l'éditeur qui n'opte pas du tout pour une version grand-public. Ce choix artistique donne assez peu d'idée de ce qu'est le roman, qu'on imaginerait presque éthéré sur la base de cette version en images. L'accroche est un peu difficile pour ce premier tome, tant le temps semble passer très vite sans qu'on plonge réellement dans aucune des époques évoquées. En refermant ce livre, il reste l'impression d'avoir effleuré aussi bien les personnages que la société autour d'elles, et de ne pas encore savoir où va se trouver la densité de ce récit, ni son côté accrocheur. C'est un parti pris qui va devoir faire ses preuves dans les prochaines tomes, mais qui, à ce stade, laisse un peu perplexe malgré de jolies images poétiques.