L'histoire :
Emilie retrouve sa grand-mère dans sa chambre d'hôpital et lui demande comment elle a rencontré son mari (c'est à dire le grand-père d'Emilie). Celle-ci lui demande d'être plus précise : parle-t-elle de son mari, ou de son grand-père ? Car ce n'est pas la même personne ! La mère d'Emilie ne lui a rien dit, mais sa grand-mère lui explique. Lorsqu'elle avait son âge, elle était fiancée à un garçon qu'elle aimait. Elle devait se marier à la rentrée, mais le garçon a eu un accident de voiture. Elle s'est alors plongée dans le travail pour oublier. Elle a connu le grand-père d'Emilie lors d'un camp en Autriche, où elle était animatrice. Elle en est revenue enceinte. Ses parents voulaient la mettre dehors, c'était un véritable scandale. Alors elle s'est mariée à son défunt fiancé, homosexuel, qui ne voulait pas que cela se sache. En se mariant, ils arrangeaient chacun leur situation. Emilie trouve cela drôlement compliqué. Sa grand-mère lui rétorque que les histoires d'amour sont rarement simples... La jeune fille commence à s'en apercevoir. Atteinte du syndrome d'Asperger, elle enchaîne les coups d'un soir, elle ne sait pas comment se positionner. Elle essaie avec les filles, avec les garçons, mais quand les personnes qu'elle a rencontrées le temps d'une nuit la rappellent, elle ne sait pas quoi faire... Pourtant elle voudrait satisfaire la dernière volonté de sa grand-mère : se mettre en couple.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Camomille et Clara Lang poursuivent les aventures sentimentales compliquées d'Emilie, une jeune autiste Asperger. La jeune femme se pose de nombreuses questions et n'arrive pas à s'installer dans une relation amoureuse. Elle enchaîne les relations éphémères en s'inscrivant sur une application de rencontres, et essaie aussi bien avec des filles qu'avec des garçons. Mais pour elle, il est bien difficile d'échanger, de comprendre les relations humaines. Alors, d'ici à réussir à envisager une histoire d'amour... il y a bien du travail ! Et puis, elle a une passion pour les statistiques. Est-ce que cela serait la clé ? Est-ce que les chiffres, les mathématiques, lui permettraient de trouver LA bonne personne ? Ce second volume est un peu moins prenant que le premier. Et Emilie ne progresse pas autant. On sent qu'elle se remet en question, qu'elle essaie de nouvelles stratégies, mais rapidement, on tourne en rond. La fin ouvre de nouvelles perspectives pour le prochain et dernier tome de la série. Les autrices mettent tout de même en lumière un sujet très peu abordé, notamment dans la bande dessinée : comment trouver l'amour lorsqu'on est une personne autiste ? Elles recréent un déséquilibre, des réactions qui diffèrent de ce que nous aurions pu faire dans une telle situation. Graphiquement, le dessin s'apparente à du dessin de blog, ou à un webtoon, avec un style épuré qui va à l'essentiel.