L'histoire :
L’avocat défend un client en soulignant l’axe artistique de ses actes. S’il a torturé, tué, massacré, c’était sans nul doute parce qu’il croyait en quelque chose de plus grand que l’Homme. L’avocat se retourne alors vers son client Adolf Hitler et lui précise que c’est le moment de montrer ses tableaux…
Oui, le client de l’avocat aime la chasse. Oui, il a tendance à confondre le règne animal et le règne humain. Oui, mais il faut préciser pour sa défense qu’il n’a pas d’yeux ! Puisqu’il s’agit de l’extraterrestre Alien…
Le client de l’avocat n’est ni magicien, ni charlatan. Il porte certes une toge et une couronne d’aubépine, mais il est avant tout un homme comme les autres. Un homme qui ne mérite pas qu’on lui passe les menottes à travers les trous qu’il a dans les mains…
L’avocat rentre chez lui après une sympathique journée de travail. Il est heureux de présenter à sa femme le cadeau que vient de lui faire son client japonais : une boîte de sushis ! Son épouse ouvre alors le paquet. A peine surprise, elle devine que son client est un yakuza : la boîte est pleine de doigts coupés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Même les pires criminels ont droit à la défense d’un avocat. La maxime est bien connue… et c’est avec ce principe que s’amuse Tehem de manière sarcastique, dans ce petit recueil de strips parodiques et caustiques. Au cœur de chacun des « gags » agencés en gaufrier carré de 4 cases, son avocat (en couverture) a bizarrement emprunté la caricature de feu Maître Jacques Vergès. L’homme était effectivement surnommé « L’avocat du diable » pour sa propension naturelle à défendre les monstres du moment (Klaus Barbie, le terroriste Carlos…). Le registre d’humour vise bien entendu à tourner en dérision et sous un angle cynique la mauvaise foi naturelle qui réside en chaque avocat (sic), sans s’embarrasser des contraintes de vraisemblances et des anachronismes. Ainsi, majoritairement en plaidoiries, mais aussi de temps en temps dans l’intimité de son foyer… ou de sa secrétaire à gros nénés, notre avocat défend-il ici indifféremment Jeanne d’Arc, Landru, Marc Dutroux, Oussama Ben Laden, Louis XVI, Robespierre, Barbe Bleue, Gad Elmaleh, Jules César, Napoléon, Monsanto… Mais aussi des personnages de fiction, tels que l’ogre du Petit Poucet, Hannibal Lecter, Merlin l’enchanteur, le cyclope, King Kong, Tarzan… A chaque fois, il se sert idéalement comme levier du particularisme particulier de l’affaire. C’est plutôt rigolo, sans autre prétention que de dérider l’auditoire et se moquer gentiment de la profession, qui ne manquera pas de s’intéresser à cette petite impertinence. La parole est à l’accusation.