L'histoire :
Dans les rues de Massalia, alors qu'il vient de se débarrasser d'un groupe d'agresseurs, Coax est interpelé par Titus, qui l'emmène dans un palais où il rencontre César. Ce dernier veut envoyer un homme de main à Rome découvrir pourquoi la ville se trouve tout près d'une situation de famine. Les bateaux chargés de blé n'arrivent plus d'Egypte et les greniers ont été vidés un peu vite par un le tribun Clodius. César, occupé par la conquête des Gaules dont il veut faire l'atout de son retour en force à Rome, ne peut pas s'y rendre lui-même. Coax est un gaulois, il n'attirera pas forcément l'attention des dignitaires romains qui pourraient être à l'origine d'une pénurie organisée. Les rivalités sont toujours présentes, avec Pompée et Crassus, les deux autres membres du triumvirat. Il faut découvrir si l'un des deux est impliqué, ou si c'est plutôt le chef des optimates conservateurs qui chercherait à déstabiliser le pouvoir en place. Après une traversée de la méditerranée et quelques jours de cheval, Coax arrive en ville. Ils vont se restaurer dans une auberge où Titus retrouve une femme qu'il a connue quelques années plus tôt. Mais ils sont interrompus par l'arrivée d'un groupe de gladiateurs en armes.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Coax le gaulois, mis en scène par le dessinateur Fafner, est un mélange d'influences un peu anarchiques et souvent techniquement brillantes, chaque page étant l'occasion de tester une atmosphère ou une attitude différente. César sur son fauteuil rappelle le style de John Buscema dans Conan le barbare, personnage dont Coax est clairement inspiré. Certains visages sont anguleux et accentués, comme le héros lui-même, quand d'autres sont d'un hyper réalisme photographique. Il en va de même pour les couleurs ou les grains de peau qui se durcissent à coups de hachures ou restent parfaitement lisses selon le moment et le sujet. Le dessinateur aime les éclairages de nuit et nous offre quelques images splendides sous la lumière des lampes à huile. Bref il y a de l'enthousiasme graphique à chaque page, au détriment d'une certaine cohérence. Il y a une cependant une constance dans les profils féminins qui répondent sans exception aux mêmes canons de sensualité exacerbée et de posture sexy, on est bien dans une ambiance d'heroïc-fantasy à la sauce romaine. L'intrigue politique entre César et ses rivaux potentiels avance assez peu dans cet épisode, même si Jean-Pierre Pécau prend soin de situer les combats brutaux de son héros hyper viril dans un contexte historique précis. On attendra le prochain épisode pour constater si le duo a trouvé un équilibre entre une succession de têtes à têtes, qui se terminent souvent par une ou deux têtes en moins, et une lutte de pouvoir cynique entre des acteurs clés de l'histoire ancienne. A ce stade, c'est un peu hésitant, visuellement intéressant, mais pas tout à fait canalisé.