L'histoire :
A Rome, la nouvelle de l'assassinat du tribun de la plèbe met la ville en feu. Pris de peur, le Sénat nomme Pompée consul unique pour rétablir l'ordre, ce qui place de facto la ville sous la coupe des rivaux de César. Ce dernier n'est pas encore de retour dans la capitale de l'empire. Il termine une campagne de conquête de la Gaule, qui était passée par la reddition de Vercingétorix. En route vers le nord, il a utilisé les services de son espion Coax pour faire tomber par la ruse ou par de fausses prédictions de devin les dernières poches de résistance. Comment imaginer qu'un gaulois habillé comme les locaux, imposant et autoritaire, puisse être à la solde des romains. Les germains, puis les belges vaincus, il est temps pour César de retourner vers le sud. Il convoque alors son espion Coax, et l'informe des nouvelles de Rome. La bague de Titus assassiné lui est parvenue, avec un message caché signé de la Chienne d'Hadès. Coax se souvient alors de sa rencontre avec la jeune femme quelques années plus tôt, lorsqu'il a aidé César à vaincre les Helvètes. Sa présence au cœur de Rome, et aux côtés de ceux qui veulent défaire César, n'est pas une surprise. Il est envoyé en éclaireur pour franchir le Rubicon, un ruisseau symbolique dans le nord de l'Italie.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le triptyque se conclut avec le retour de César vers Rome, épisode qui suit la conquête des Gaules et appartient à l'histoire. Coax l'espion est un personnage impressionnant, bâti comme un Conan le Barbare de l'époque romaine, avec un poil plus de vocabulaire. Non content d'être une montagne de muscles, il ruse pour faire tomber ses ennemis dans des pièges mortels, sans aucune pitié pour leur sort. Porté par un désir de vengeance personnelle, le guerrier sera en première ligne des ambitions de César, dont le portrait hautain et rusé n'est pas très loin de l'image qu'on a de lui à la lecture d'Astérix. De là à dire qu'il y a inspiration, il y a un pas qu'on ne franchira pas, surtout qu'on n'a pas spécialement envie de fâcher Coax, bien moins cool qu'Obélix. Blague à part, la série aura été épique et violente, une suite de combats très heroic-fantasy dans leur mise en scène, sous la plume ultra réaliste de Fafner, spécialiste du genre péplum testostéroné. Il y a de belles constructions spectaculaires autour des batailles qui se préparent, des couleurs cohérentes et nuancées, avec seulement parois des touches d'images un peu photographiques qui figent les expressions. C'est puissant, sur un tempo lent aux accélérations soudaines réussies. Jean-Pierre Pécau donne à tout cela la touche de crédibilité historique qu'on lui connait, si bien que les profs d'Histoire ont un prétexte tout trouvé pour aller jeter un œil à ces têtes coupées par des lames d'épée tranchantes manipulées par des colosses en colère.
