L'histoire :
Sid Mac Guffin a enfin trouvé la solution à son problème de physique quantique sur la fragmentation du quark : c'est grâce aux ultrasons qu'il va pouvoir reproduire in vitro la première micro-seconde de l'univers ! A lui le prix Nobel ! C'est le moment que choisit sa femme, Alice, pour lui annoncer qu'elle attend un enfant. Elle propose de l’appeller Siloe... Clara réveille alors Sid qui faisait simplement un rêve, typique de ceux apportés par la Dreambox, machine qui plonge ses utilisateurs dans leurs meilleurs souvenirs. Encore un peu déboussolé par le songe qu'il vient de faire, Sid est briefé par Clara, avec qui il travaillait à ses tout débuts dans leur labo de physique, mais qui a poursuivi ses expériences en cachette, de manière criminelle, en exploitant les capacités para-psychiques de la fille de Sid. Ils ont été kidnappés par les esséniens, secte dont le président est le seul opposant du président sortant aux élections à venir. Siloe, sa fille aux si étranges capacités psychiques, née dans un laboratoire alors que Sid était en train de faire une expérience sur les ultrasons, est retenue prisonnière également. Car dans cette course à la présidence, tous les coups sont permis. Et les capacités extraordinaire de Siloe vont être mise à contribution, sous la contrainte, pour provoquer la chute de Steiner dans l'opinion, le président sortant. Mais pour cela, il faut provoquer un déverrouillage psychologique dans le cerveau de Siloe, qui refuse de coopérer. Jusqu’au moment où ils torturent Sid devant elle...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
En sortant une intégrale en même temps que le tome 3 de Siloe, Delcourt met fin a une attente qui aura duré presque 20 ans, le tome 1 étant sorti en 2000 et le tome 2 en 2003 ! Cette série sort donc, pour notre plus grand plaisir, de la liste des innombrables histoires arrêtées en pleine intrigue. Étonnamment, le style d'écriture de Serge Le Tendre ainsi que le dessin de Servain n'ont pas changé d'un iota. La trilogie se lie d'une traite, sans donner l'impression d'un tel décalage temporel en passant d'un tome à l'autre. On retrouve avec fébrilité l'ambiance si particulière de cette série de SF, en marge de ce qui se fait dans le genre, la question fébrile en tête : comment tout cela va t-il enfin se terminer ? Si Serge Le Tendre est un vieux de la vieille – il a notamment été précurseur de l'Heroic-Fantasy dans les années 80, avec la très bonne Quête de l'oiseau du temps – on tient là dans nos mains une nouvelle de ses incursions dans le domaine de la Science-Fiction. Et c'est un coup de maître. Le scénario est original, ses personnages loin d'être manichéens. Le dessin et la mise en couleur de Stéphane Servain sont admirables, avec une palette qui donne un aspect tellement particulier à cette histoire qu'on est littéralement télé-transporté dans cet ailleurs de 70 pages (ou 216, si vous lisez l'intégrale). Et c'est avec un profond sentiment de satisfaction qu'on tourne la dernière page. Ça valait le coup d'avoir attendu si longtemps !
