L'histoire :
Avec la multiplication des « ivoires » en cartes à jouer, le pouvoir des archontes se répand à d’autres hommes. Ce qui n’empêche pas ces quatre chamanes de poursuivre leur lutte fraternelle. Très influente dans les milieux pontifes, Reka tente de contrer les hérétiques à l’aide de l’invincible armada… en vain. Puis elle s’attaque à l’Allemagne et parvient avec succès à anéantir le règne de Guillaume de Lecce et des frères rouges avec qui il a fait alliance. Pourtant en 1666, dans les bas-fonds londoniens, de curieux moines aux faciès rongés par le temps semblent être à l’origine d’une vague de crimes répugnants. Alors officier du roi d’Angleterre, l’archonte Erlin soupçonne son frère Dyo d’être toujours en vie et de vouloir s’emparer des talismans. Il envoie alors Georges Soubise quérir un dénommé Isaac Newton pour leur venir en aide. La science de ce dernier et notamment ses recherches sur la lumière, peuvent s’avérer un atout majeur, bien qu’encore au stade expérimental. Il s’agit en effet de lutter contre les « oculus », des créatures surnaturelles à la peau sèche comme du parchemin, et dont tous les orifices sont cousus…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme initialement programmé, le scénariste Jean-Pierre Pécau poursuit son grand œuvre de réécriture de l’Histoire du monde (carrément), à travers l’hypothèse fantastique de la manipulation du hasard. Il relie cette fois sa fiction à de nouveaux épisodes de nos livres d’Histoire : l’invincible armada, le mythe de Faust, les découvertes d’Isaac Newton, l’énigme des Rose-Croix, le règne de Cromwell, le grand incendie de Londres. Mais une nouvelle fois, ces anecdotes ne sont que vaguement suggérées, laissant place à des palabres interminables un peu vaines. Les dialogues relevant la plupart du temps d’un bavardage dispensable et imperméable, alternent avec le spectaculaire le plus grand-guignolesque. Notamment, la séquence finale dans les catacombes, lors de laquelle les têtes de mort voltigent en laissant des traînées jaune fluo, atteint un sommet de série Z… La critique est sévère, mais un fort sentiment de frustration plane sur ce qui aurait pu se transformer en réécriture passionnante de l’Histoire. Certes, le dessin de Léo Pilipovic est assez réussi (costumes et décors d’époque) et comme à chaque volume, la couverture est aguichante. Hélas, un bel écrin et un chouette dessin ne suffisent pas à rendre L’Histoire secrète très palpitante.