L'histoire :
En 1970, à la frontière israelo-jordanienne, sur le site des ruines du palais d'Herode, l'archonte Erlin croise ce qui ressemble à un fantôme : feu Guillaume de Lecce, alias le roi en jaune, envoie sur lui des djinns de sable et le menace d'une vengeance proche. L'année suivante, un jeune photo-reporter du nom de Sean Flynn (fils du célèbre acteur) travaille à Saigon, en marge de la guerre du Vietnam. Sa curiosité mal placée incite sa rédaction – sous recommandation de la CIA – à l'envoyer en mission au Laos. Il atterrit sur la base secrète de Long Chieng, le plus grand aéroport du pays. Il y fait la connaissance de James T. Chance, un agent américain qui le prend sous son aile. Chance est un drôle de personnage, qui joue aux cartes et manipule le hasard, comme pour accumuler un maximum de chance. Ensemble, à bord d'un petit zinc, ils ravitaillent Igmur, un ancien SS allemand qui a bâtit une sorte de potentat local et fait commerce de pavot, dans la vallée de Han Huo. Mais au petit matin, Chance a discrètement flingué Igmur et il leur faut fuir en urgence par la voie des airs, depuis une piste de décollage verticale compliquée...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Ce 20e opus se déroule majoritairement en marge de la guerre du Vietnam, au tout début des années 70, sans jamais porter les protagonistes sur le terrain des combats de troupes. Cette fois, le scénariste Jean-Pierre Pécau s'occupe essentiellement de faire la jonction entre L'Histoire secrète et son autre série parallèle Arcane majeur. Toutes deux ré-expliquent l'histoire du monde par la manipulation de puissantes cartes à jouer, permettant de contrôler la chance et le hasard. Le cross-over met ici majoritairement en scène un personnage bien connu des lecteurs d'Arcane majeur : le bien nommé James T Chance. Sous la houlette de l'archonte Erlin et de la CIA, il flingue au Laos un ersatz du colonel Kurtz d'Apocalypse Now, prépare le scandale du Watergate et exfiltre dans le sang l'archonte Reka de la drogue et de la mafia. Toutefois – et c'est une constante – l'amplitude scénaristique de la série et les connaissances historiques qu'elle réclame de la part du lecteur, ne permettent pas une compréhension intégrale des évènements. Certaines séquences se montrent ici de nouveau particulièrement hermétiques. Les plus accros feront des recherches encyclopédiques et surtout, compulseront attentivement les tomes précédents. Le dessinateur Igor Kordey est quant à lui toujours épatant de rapidité pour dérouler le dessin réaliste de ces 54 planches, toujours mises en couleurs par Léonard O'Grady.
