L'histoire :
Depuis la nuit des temps, 4 frères et sœurs (les archontes) se partagent des « cartes » d’ivoires qui leur confèrent des pouvoirs immenses sur le temps et les éléments. Dyo a reçu la coupe, Reka la lance/bâton, Aker l’épée et Erlim le bouclier/denier. Au cours de la fuite d’Egypte, la coupe est entrée en possession de Moïse (lire t.1). Puis une nouvelle bataille pour la possession de plusieurs ivoires a eu son importance lors des premières croisades (lire t.2). Au cours du moyen-âge, l’Eglise étend son emprise grâce au pouvoir de Reka, allié pour l’occasion à Dyo qui lui, a perdu son ivoire. Ce dernier, rongé par la lèpre tente en vain de retrouver sa carte, grâce à une invention qui lui permet d’étendre une terrible surveillance sur la chrétienté : la sainte inquisition. De son côté, Aker n’a d’autre choix que de s’allier avec le Saint Empire germanique de Frédéric II. En marge de cet affrontement, Erlin s’intéresse de près aux recherches fructueuses de certains rabbins, qui ont réussi à reproduire des ivoires contenant une certaine puissance. C’est alors qu’en pays Cathare, Dyo semble retrouver la piste de son ivoire perdu…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Cette course aux ivoires à travers les faits marquant de l’Histoire des civilisations n’est décidément que moyennement convaincante. Le grand projet de Jean-Pierre Pécau, développé dans l’univers de ses séries Arcanes et Arcane majeur, était pourtant intéressant à la base. Mais notre Histoire est vaste et l’ampleur de la tâche semble démesurée. En effet, il parait difficile de raconter cette course aux ivoires sans omettre les moindres répercussions sur les évènements passés, bref, à rester logique et crédible au regard de l’Histoire. C’est sans doute la raison qui pousse le scénariste à rester évasif sur de nombreux aboutissements, à multiplier les zones d’ombre, les élisions et finalement à rester globalement très nébuleux. Cela se traduit chez le lecteur par une certaine distanciation par rapport à un récit certes dynamique, mais trop morcelé pour être palpitant. De plus, les personnages sont nombreux, peu attachants et souvent difficile à distinguer : ils changent physiquement entre les albums, vu que ce n’est ni la même époque, ni… le même dessinateur. Après Igor Kordey sur les deux premiers tomes, voici le duo Goran Sudzuka et Geto. L’intégralité du récit est mise en relief par le premier, à l’aide d’un dessin encré plutôt sympa sans être révolutionnaire, à l’exception de 4 planches et demi dont se charge le second, avec un dessin en couleurs directes. Si cette transition de dessinateur permet d’apprécier deux styles graphiques radicalement différents mais enthousiasmants, cela ne s’imposait guère au regard du récit, qui semble n’avoir été conçu uniquement que dans cette optique. A noter enfin, ce 3e tome sort conjointement avec le 4e…