L'histoire :
1949. Un groupe de randonneurs arrive au bout de la vallée du mont Kholat Syakhl. L’un des marcheurs croit apercevoir une tour au loin. C’est pourtant impossible, car rien n’indique une quelconque habitation dans ce désert gelé. Ils s’installent pour la nuit en dressant un campement de fortune. Pendant leur repas, ils sentent que quelque chose n’est pas normal. La fumée des cigarettes se fige dans l’air et l’eau a un goût étrange et désagréable. Lioudmila entend alors un bruit dehors comme une sorte de hurlement d’animal. Elle passe alors une tête par l'entrebâillement de la tente... et quand elle se retourne, elle est paniquée. Du sang coule de ses oreilles et de son nez. Elle hurle qu’il faut fuir tout de suite. Les randonneurs terrifiés sortent de la tente et découvrent avec effroi ce que Lioudmila a vu : une immense forme rampante et spongieuse, d’une couleur violacéé, envahit tout l’espace et avance lentement vers eux. Lioudmila trébuche et n’a pas le temps de se relever, que les bulles monstrueuses explosent au contact de son corps qui disparaît petit à petit...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’histoire secrète est loin d’avoir dévoilé tous ses secrets. Après de nombreuses péripéties, pirouettes narratives, magies et sorcelleries, voilà que Jean-Pierre Pécau redistribue les cartes (mais pas les arcanes) en rajoutant une nouvelle intrigue. Il imagine ainsi l’existence de Tours qui protègent les Démons. Or évidemment, l’une des Tours a été forcée et la protection rompue. On bascule ainsi dans une atmosphère lovecraftienne. Igor Kordev s’en donne à cœur joie en dessinant une monstruosité rampante à faire frémir, dans la contrée glaciale russe, parfaitement bien dessinée. Bien évidemment, cela ne s’arrête pas là. Pécau complexifie encore sa série en multipliant les dialogues et les révélations sur les archontes, le vril, les brillants... Pour faire passer la pilule de ces longs passages, il rompt en montrant en arrière-plan une orgie sexuelle qui n’a rien à voir avec le thème... What’s the fuck ? (c’est le cas de le dire) ! Vous l’aurez compris : il est indispensable de maîtriser (si c’est encore possible) la très longue saga Histoire Secrète avant d'aborder cet album. Même si Pécau parvient à simplifier au maximum toutes ses trouvailles délirantes, ses entorses et sa réécriture osée de l’Histoire officielle. Au vue des petites révélations distillées dans ce tome, on se dit qu’on est loin d’avoir tout découvert dans cette série. Histoire secrète ou histoire sans fin ?