L'histoire :
Sur son lit d’hôpital où il reprend quelques forces, Daniel Rosenthal veille attentivement sur une carte de tarot : un morceau de carton représentant une étoile, confié par Robert Desnos avant de mourir dans la boue de Theresienstadt, un camp de déportation. Cette carte, le poète l’avait dessiné lui-même alors qu’il était client de l’arcane 17, un singulier cabaret de la butte Montmartre, fréquenté par les surréalistes. A sa sortie du centre de regroupement des déportés, Rosenthal n’est plus que l’ombre du riche marchand d’art qu’il était avant guerre. Il est néanmoins bien décidé à comprendre pourquoi ce tarot exerce sur lui une telle fascination. Il est persuadé que cette « mauvaise étoile », comme la nommait Desnos, a une infinie valeur, qu’elle remplisse lourdement ses poches ou qu’elle change à jamais son destin. C’est Léon Vasil, un brocanteur des puces, qui éclaire le premier sa lanterne, en lui contant l’étonnant rôle des jeux de cartes dans l’histoire du monde. Une histoire ciselée par 4 personnages, par 4 maisons, 4 ivoires marqués d’un symbole dont le tarot de Rosenthal n’est qu’un des multiples rejetons : une des pièces du jeu de l’arcane 17 que MI6, CIA, Opus Dei et membres de l’ODESSA tentent de reconstituer. Rosenthal n’était pas joueur, le voici lancé dans une dangereuse partie qu’observe d’un œil attentif des archontes intéressés…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Nouvel opus, nouvelle direction, nouvelle déception… Depuis presque une dizaine de tomes, la magie ne fait plus que très rarement effet, tant graphiquement qu’au niveau du scénario. En cause, un récit souvent complexe et décousu… Seule notre naïveté, respectueuse pour l’incontestable talent des auteurs, empêche d’émettre l’hypothèse qu’il se construit au petit bonheur de leur inspiration. Et tant pis si le lecteur y perd son latin, tirons sur le fil tant que la corde conserve un diamètre suffisant. Les veilleurs participe à cette confusion, en se révélant être quasi indépendant du reste de la série : on pourrait imaginer débuter la série en commençant par celui-ci. En suivant Daniel Rosenthal, on « découvre » une histoire secrète liée à la manipulation de cartes par 4 maisons : quelle surprise pour nous, qui avions digéré le concept depuis 13 numéros ! Certes, l’action est là qui nous réveille toutes les 3 planches, mais ça ne suffit pas à raviver notre intérêt. Pour être définitivement honnête, l’album en lui-même n’est pas une sombre escroquerie, mais il ne nous apporte aucune lumière sur la quantité de questions suscitées par ses ainés : juste une nouvelle strate dans cet incroyable empilement. Si cet opus ouvre un nouveau cycle dont Rosenthal devient un personnage fort, capable de porter seul la série, alors pourquoi pas ? Sinon, passons notre chemin et longue vie…