L'histoire :
Hérode, le grand roi, domine la région d'Israël depuis 37 ans et il continue sa collaboration avec Rome et son ami, l'empereur Auguste. Pourtant, les juifs contestent cette alliance. Alors qu'un grand prêtre descend les marches du Colisée, un homme s'avance et l'attaque violemment. En quelques secondes, il a le temps de l'égorger avec une sica. Les Romains y sont habitués, l'assassin a même réussi à s'enfuir en pénétrant dans la foule. Ce n'est pas la première fois qu'un Sicaire attaque l'autorité d'Hérode. Pourtant, cette fois, le centurion remarque quelque chose d'inhabituel : des runes sont gravées sur la Sica, comme si l'arme avait été enchantée. Il décide d'en référer au consul Dyo. En effet, ses visions peuvent être utiles pour régler ce problème...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Pour le tome 33, nos archontes Erlin, Aker, Reka et Dyo se retrouvent plongés à l’époque des premiers tomes, précisément en l'an zéro, lors de la naissance de Jésus (qui est mort à 33 ans). Le choix de cet évènement majeur pour l’humanité donne lieu à des intrigues étonnantes. La naissance du Christ est reportée à la fin de l’album. On suit plutôt ici le destin d’Hérode, celui-là même qui, dans la Bible, cherche à éliminer tous les nouveaux nés pour empêcher la naissance du Messie. Au fil de luttes politiques complexes, l’on retrouve l’histoire d’Israël alliée à l’empire romain. Comme à son habitude, Jean-Pierre Pécau mêle habilement histoire réelle et fiction. La réalité historique se mélange à la Bible et à l’imagination du scénariste. Ainsi, la mère de Jésus ne s’appelle pas Marie mais Mariamne, nom de la femme d’Hérode dans la réalité. Ce mélange reste toutefois cohérent et ce nouvel opus, divisé en deux albums, est parfaitement mené. Suspense, complots, actions... le rythme est effréné et la tension permanente, tant le danger rôde aux portes d’Hérode. La magie, bien sûr, n’est jamais loin et elle prend une autre dimension avec l’aspect religieux du propos. Quand on pense qu’Erlin, Aker et Reka deviennent les nouveaux rois mages, on ne peut qu’applaudir l’audace de Pécau ! Il faut dire également que le dessin d’Igor Kordey, organique et puissant, est parfait pour représenter les scènes de désert et les costumes de l’époque. Les couleurs sont aussi très efficaces, de sorte qu’on est aisément transporté en ces temps lointains et fascinants. La série reprend un second souffle avec cet évènement si commenté et si controversé qu’est la naissance de Jésus. On pourra juste regretter certains textes modernes et totalement vulgaires. Reka est tellement barbare qu’elle en devient insupportable : « Des rois mages, Yossef. Trois putains de rois mages » ! Tout un poème…