L'histoire :
Un jour, le grand-père-montagne annonce à son petit-fils-montagne qu’il va très bientôt devoir partir pour son ultime voyage. Et cette fois, il ne pourra pas l’emmener avec lui. Le petit garçon s’insurge et argumente de tout son poids pour savoir comment faire pour ne pas le quitter, car il aime énormément son grand-père. Il semble qu’un moyen existe : demander au vent le plus puissant qu’il l’aide à porter son grand-père. Ce vent vit sur la plus haute des montagnes, un chemin périlleux que nul n’a jamais entrepris. Le petit garçon fait promettre à son grand-père qu’il attendre qu’il revienne de ce voyage avant de partir… et il se met en route. Sac sur le dos, le gamin marche pendant des jours et des nuits, à travers des paysages boisés, escarpés, pluvieux, ensoleillés… Un soir, il bivouaque au pied d’un arbre et discute avec lui. L’arbre lui conseiller de se méfier de ce vent puissant, car il le chahute souvent en soufflant parfois très fort et sans répit. L’arbre lui résiste toujours, car il a des racines profondément enfoncées dans le sol. L’enfant s’interroge sur ce que sont « les racines »…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au sein des éditions Delcourt, Séverine Gauthier se spécialise dans les récits jeunesse. Après Mon arbre, Garance, Cœur de pierre et Aristide broie du noir, elle publie deux nouveaux contes en parallèle : Haida et l’Homme montagne. Sous les crayons doux et stylisés de l’illustratrice Amélie Fléchais, ce dernier récit propose une allégorie douce-amère sur la disparition d’un être cher. En effet, un grand-père qui porte des montagnes sur son crâne et son échine (l’homme-montagne du titre) est ici sur le point de casser sa pipe… ce que son petit-fils n’admet pas. Le gamin se lance donc dans une quête initiatique pour trouver le « vent puissant » qui aidera à supporter son grand-père. Ce faisant, ce jeune héros fait des rencontres enrichissantes (un arbre, des cailloux, un bouquetin) et acquiert sagesse et expérience, deux ingrédients essentiels pour l’aider à grandir. C’est un peu tordu parfois (drôle d’apparence, cet arbre), mais toujours tendre et pétri de bonnes ondes. Cette histoire ne ressuscitera certes les aïeuls fraîchement disparus, mais sans doute aidera-t-elle leurs petits-enfants à accepter la marche impérieuse et impromptue du destin.