L'histoire :
Byron Peck, citoyen Britannique et avocat d’affaires, est toujours à la poursuite des lettres du président James Madison. Ces dernières remettent en cause le second amendement de la constitution des Etats Unis d’Amérique qui garantit le droit individuel de posséder des armes. Evidemment, au vu du réel enjeu économique et financier, il n’est pas le seul à rechercher ces lettres. Contrairement à Byron, qui souhaite mettre la main sur ces lettres pour faire interdire le port personnel des armes à feux dans le pays, sa femme Margot De Garine et la tribu des Navajos veulent pour leur part négocier avec les industriels de l’armement. La premières pour sa richesse personnelle et les seconds pour limiter la perte des terres dues à la loi Dawes qui permet de récupérer les terres des indiens sous formes de négociation à sens unique, sans tirer un seul coup de feu. Dans ce contexte où chacun des protagonistes se connait et où chacun veut sortir son épingle du jeu, Byron, au fond du gouffre, va découvrir par l’intermédiaire de son ancien associé une nouvelle façon de se faire de l’argent et de retrouver son rang : la bourse...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec ce 4ème opus, Wilfrid Lupano et Paul Salomone sonnent la fin du premier cycle. Ce western à l’humour décalé couvre une large palette de sujets plus intéressants les uns que les autres. En tête, les fameuses lettres de Madison qui remettent en question le second amendement. Ce dernier, ratifié fin du XVIIIème siècle, refait parler de lui à chaque tuerie aux Etas Unis, en relançant le débat sur le port d’armes à feu. Obama avait annoncé au début de campagne en 2012 vouloir modifier cet amendement... Ce fut, malheureusement pour lui, un échec cuisant. Outre ces lettres, Byron découvre avec délectation la frénésie de la bourse : il y est possible de se faire beaucoup d’argent, légalement. La loi de morcellement des terres, Dawes, énoncée dans ce tome, est aussi une découverte. Alors qu’elle devait permettre aux indiens de s’émanciper en ayant accès à la propriété individuelle, le fait que les terres soient indivisibles rendait très difficile la répartition des héritages entre ayants-droit. Malheureusement, cette loi, jusqu’à son abrogation, dépouilla les peuples amérindiens. Wilfrid Lupano nous délecte avec un scénario qui colle à merveille à l’expression « tel fut pris qui croyait prendre ». Cependant, tout en étant très bon, ce nouvel opus n’est pas aussi frétillant et manque un peu de fun par rapport à l’esprit des tomes précédents. Peut-être que le souhait des auteurs de rattacher l’histoire à un contexte historique existant rendait la tâche difficile. Le coup de crayon semi-réaliste de Paul Salomone est très beau. Il renforce l’aspect récréatif de cette série. Le découpage non conventionnel des planches apporte un petit plus en mélangeant la taille des cases sans perdre le lecteur. Somme toute, le lecteur prend plaisir à suivre les (mes)aventures du personnage principal et entre nous c’est un comble pour un homme qui n’aime pas les armes à feu de…