L'histoire :
Gwynplaine et Déa ont maintenant bien grandi. Ce bon vieux Ursus a finalement réussi à tirer parti de leurs faiblesses et à en faire les vedettes de la pièce de son théâtre mobile, lequel commence à avoir un franc succès. Le peuple vient-il pour les ugly ou les happy-end (comme on dit à Lonnedonne), qui changent au grès de l’humeur ce conteur d’Ursus, ou bien pour l’allure pour le moins singulier de ce couple digne de la galerie des monstres ? Elle, est aveugle. Lui, est défiguré par un sourire hideux taillé au scalpel par ses anciens maîtres. Le destin les a pour ainsi dire réunis. Dans la vie comme dans les pièces, Gwynplaine et Déa s’aiment de l’amour le plus sincère. Ursus veille, espérant les marier un jour, et guettant avec enthousiasme et impatience un passage à l’acte qui commence à tarder. Et ce ne sont pas les billets doux insistants que Gwynplaine reçoit de la Duchesse Josianne, qui vont arranger les choses. Les choses se gâtent quand l’officier Jetson, préposé aux messages trouvés dans les gourdes échouées sur les rives de l’Engl-Terre, mandate le Wappentake pour mettre Gwynplaine aux arrêts…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le 2e volet de L’homme qui rit confirme la beauté de cette adaptation des plus surprenantes de l’œuvre de Victor Hugo. Des décors les plus décalés, à la narration presque burlesque, l’œuvre ne cesse d’étonner. Naviguant dans un tableau mi moyenâgeux, mi fantastique, aux accents steampunk très prononcés, le résultat est à la fois cohérent et déconcertant. La navigation parait pourtant d’emblée difficile. Le trait de Nicolas Delestret expressif et détaillé est aussi dur à digérer qu’un morceau de hard-rock progressif et alambiqué. Pourtant, si l’on y prête attention (en y mettant un peu de courage et deux fois plus de temps que pour une BD classique), on se surprend soi-même à apprécier ce graphisme exigeant. Tout aussi difficile à suivre que le dessin, l’interprétation scénaristique très personnelle de Jean-David Morvan est également un vrai bonheur, avec un humour subtil qui entraîne passionnément le lecteur dans la noirceur de l’âme humaine.