L'histoire :
Salomé, enseignante en collège, reçoit un coup de téléphone lui annonçant le décès soudain de son père. Ce père absent depuis si longtemps lui laisse comme dernier cadeau un jeu de piste qui lui permettra de découvrir l’histoire de ses parents et de mieux comprendre la sienne. Salomé vit avec son compagnon, avec lequel ils attendent leur premier enfant. Elle se rend dans la maison de son père, ce qui ravive en elle des souvenirs plus ou moins douloureux. Elle décide de respecter ses dernières volontés, en ne découvrant qu’un indice à la fois. C’est le jour de la rentrée. Salomé fait l’appel dans ses classes, mais quelque chose la trouble. Plusieurs enfants portent les mêmes noms de famille. Des patronymes récurrents et pourtant ils ne sont pas de la même fratrie, mais cousins, comme ils le lui précisent. Elle questionne ses collègues qui lui font des révélations peu ordinaires concernant les élèves. Au fil du temps et de la découverte des indices laissés par son père, elle va comprendre son histoire. Et si son existence était aussi liée à celle de ses élèves ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Dans ce roman graphique aux allures de documentaire, adapté de son livre éponyme, la journaliste Suzanne Privat révèle au public une affaire jusque-là méconnue. En effet, après des échanges étonnants avec ses enfants en visionnant des photos de classe, Suzanne mène l’enquête pendant 1 an et aborde l’existence de cette communauté nommée « La famille » par ses propres membres. Une communauté créée en 1819 par (entre autres) celui qu’ils appellent l’oncle Auguste. Elle va découvrir une vérité difficilement imaginable à notre époque et pourtant... La famille, à l’origine 8 branches de familles, compte aujourd’hui plus de 3000 membres répartis pour la plupart dans 2 quartiers parisiens. Suzanne rapporte ses recherches mais ne porte aucun jugement. Elle évoque l’emprise, les doctrines sectaires, les règles strictes toujours actuelles, comme l’interdiction de la contraception, du divorce, mais surtout l’endogamie radicale. Elle s’appuie sur des témoignages de personnes qui en sont sorties et qui en ont été bannies à jamais. Leurs récits dénoncent des dérives sectaires, une emprise et des rituels autrefois barbares. Tristan Garnier adapte le bouquin et il le met en scène. Son dessin coloré et détaillé illustre bien le scénario et rend la lecture plus factuelle. On ne sort pas indemne de cette histoire, dont la lecture se révèle fascinante. Il est difficile de croire que ça se passe aujourd'hui, en France, à deux rues de chez soi !