L'histoire :
Argile est le prénom de la fille d’un savant fou, le professeur Tannenbaum, qui a construit sa base sur une île tropicale. Or, c’est aujourd’hui son anniversaire et elle réclame un cadeau digne de l’inventivité débridée de son paternel : elle veut pique-niquer en haut de la tour Eiffel. Cette idée gave passablement son génie de papa, qui aimerait bien pouvoir finir son sudoku en paix. Aussi trafique t-il sa machine à détraquer le temps en chaine hi-fi-cadeau et le tour est joué. Car une fois qu’ils sont arrivés en haut de la tour Eiffel (en voiture volante hyper-rapide), un coup de levier et il se met à neiger. Et il faut déjà renoncer au pique-nique (oooh, c’est bête). Penaude, Argile insiste pour fêter ça « dans un endroit où on est sûr qu’il fera beau »… les voilà donc partis pour l’Egypte. Ils ignorent alors que l’infâme sbire du professeur W, rival depuis toujours du professeur T, s’est accroché à la voiture volante pour leur piquer cette fabuleuse machine. Et tandis qu’il se met à pleuvoir des cordes sur les pyramides, le plan machiavélique du professeur W tombe à l’eau (c’est le cas de le dire) (ah ah)…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Roôh, mais il est pas croyable ce Mathieu Sapin ! Son dada à lui, c’est de raconter à chaque fois des histoires infantilisantes au possible, sur un mode graphique simple comme bonjour (et encore à côté, bonjour, ça parait compliqué). Vous avez aimé le tome 1 ? Pas de souci, le tome 2 va vous combler. Seule différence : cette fois, le propos louche vaguement du côté des dérèglements climatiques (y aurait-il une subtile métaphore de l’actualité ?). Bref, La machine à détraquer le temps reste dans la même veine comique, c'est-à-dire puérile et déjantée à souhait, notamment la toute dernière des 32 planches qui exulte en un paroxysme de débilité absolue… Or cette analyse n’est pas à prendre forcément au sens négatif : depuis le début de son œuvre, Sapin assume ce genre narratif, apparemment infantile, mais qui requiert tout de même un certain savoir-faire en matière de narration et de chute. Si bien que l’on se surprend à se délasser et même à rire devant ces rebondissements abracadabrants, voire saugrenus, quelque part entre Pifou et Edika. Le pire, c’est qu’il fait tout aussi mongolito chez Dargaud, avec son Supermurgeman (en version un chouya plus adulte). Tiens, pour rigoler, vous savez ce que veut dire « Ô Tannenbaum » en allemand ? Mon beau Sapin…