L'histoire :
Emmanuel se promène avec celle qu’il a surnommée madame Hibou, une indonésienne expatriée en France. Madame Hibou s’étonne qu’en France les cimetières soient souvent des destinations touristiques. En Indonésie, elle trouve ces lieux effrayants. Durant son enfance, elle a beaucoup entendu d’histoires de fantômes comme celle de la Kuntilanak, une femme morte durant l’accouchement et qui cherche son enfant. Ce fantôme annonce son arrivée par des cris de bébé. Il y a également l’histoire de la Sundel Bolong, une femme morte qui cherche à se venger des hommes car elle s’est faite violer pendant sa grossesse. Il y a aussi le Genderuwo, un homme grand, costaud et poilu qui est souvent perché dans les arbres des cimetières… Au fur et à mesure des légendes indonésiennes racontées par madame Hibou, Emmanuel se décompose en entendant le moindre petit bruit…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Madame Hibou est un petit bout de femme rondelette souvent vêtue de rouge et qui porte des lunettes. Cette enseignante indonésienne vit seule en France et s’est liée d’amitié avec son voisin, Emmanuel Lemaire. A l’occasion de leurs rencontres, l’expatriée fait part de son étonnement sur les us et coutumes des français. Sans porter de jugement de valeur trop sévère, cette observatrice du quotidien compare les cultures françaises et indonésiennes. Elle note par exemple que les français sont souvent habillés de manière sombre l’hiver, qu’ils sont plutôt radins (selon elle, ce n’est pas un hasard si c’est un français qui a écrit l’Avare), que les enfants français sont assez peu respectueux de leurs professeurs ou encore qu’il n’y a jamais de piment sur le poulet, mais que nous avons de super gâteaux. Par ce jeu de comparaisons on découvre quelques petites bribes de la culture indonésienne. Le regard extérieur et sans filtre de madame Hibou est plutôt amusant car il pointe certains de nos travers mais également quelques (rares) aspects positifs de notre société. Certaines des situations vécues par madame Hibou prêtent à sourire. Ces saynètes ne dépassent jamais deux pages où le gris domine : seules quelques touches de couleurs, souvent le rouge, sont disséminées avec parcimonie.