L'histoire de la série :
Des commandos terroristes auto-baptisés la « Loi des douze tables » multiplient les massacres parmi les adeptes de messes noires, au beau milieu de leurs cérémonies sataniques. Des snuff movies de ces tueries sont régulièrement envoyées au « Cénacle », un cercle réunissant tous les professionnels de l’occulte en Angleterre. A chaque fois, Asphodèle, sorcière des temps modernes, est identifiée. Condamnée à mort par le Cénacle, elle tente de prouver son innocence avec l’aide de quelques amis…
L'histoire :
Londres, de nos jours. En sortant de sa séance de karaté hebdomadaire, Asphodèle se fait aborder par une jeune femme prénommée Victoria. Aux abois, cette dernière lui explique qu’elle est son unique recours aux cauchemars réalistes qu’elle fait chaque nuit. A chaque fois, il s’agit de la même scène, de plus en plus précise : elle se trouve de nuit dans un monde médiéval enneigé et oblige son chien, à l’aide d’une corde faite de cheveux, à déterrer une mandragore sous un gibet. Le dernier cauchemar en date était tellement réaliste, qu’au réveil, elle a retrouvé son chien mort dans une marre de sang… aux côtés d’une mandragore. Asphodèle, sorcière moderne, explique à Victoria qu’une magicienne du moyen âge s’est certainement réincarnée en elle et l’invite à consulter l’un de ses collègues médium. Les deux femmes se quittent, Asphodèle rentre chez elle et donne aussitôt rendez-vous à ce fameux confrère, Andrew. Le lendemain, alors qu’Asphodèle et Andrew se rendent chez Victoria pour lui venir en aide, ils ont la surprise d’y trouver la police. Ils apprennent alors que Victoria a été retrouvée assassinée, étranglée, avec des traces de brûlures récentes…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir réalisé deux cycles d’Asphodèle assez moyens, Eric Corbeyran et Djilali Defali rempilent néanmoins avec ce nouveau projet, pour le moins audacieux. Il s’agit de faire paraître une aventure de la sorcière des temps moderne étalée sur une année, quasiment en temps réel ! Au final, La loi des 12 tables comportera 6 albums de deux épisodes chacun, soit 12 histoires réparties sur 12 mois. A raison de 30 planches par histoire, le challenge est de taille pour le dessinateur qui s’astreint à un rythme effréné de production. Un peu d’arithmétique : s’il produit une planche par jour (ce qui est déjà un rythme soutenu, vu son degré de finition), Deffali s’autorise en tout et pour tout 5 jours de congés dans l’année, sans les week-end ! Voilà un effet d’annonce qui en ferait presque oublier le contenu de l’intrigue. Ce premier album se passe donc durant les mois de janvier et février 2006. Dans le premier, Asphodèle est confrontée à un mystère occulte (voir résumé). Dans le second, une assemblée de « mages » lui confie la mission d’analyser une bande vidéo sur laquelle les membres d’une secte satanique sont exterminés à la mitraillette durant une messe noire. Pour le moment, on sent bien la patte de Corbeyran au scénario. Mais il est trop tôt pour évaluer les tenants et les aboutissants des intrigues à travers ces épisodes d’exposition. En revanche, on apprécie d’ores et déjà de retrouver le style réaliste de Deffali, qui ne ménage pas sa peine. Mis en page sur des planches bordées de noir et dotés d’une colorisation tamisée idoine de Pérubros (pseudo des frères Péru), ses encrages semblent par ailleurs s’être encore bonifiés depuis les précédents albums.