L'histoire :
Théodora vient d’hériter d’un ami de son père, d’une somptueuse maison, avec gouvernante comprise. Vu le nombre important de chambres, elle invite sa copine Claire à emménager avec elle, pour la rentrée étudiante. Claire prend aussitôt la mesure de la taille de la demeure et de ses mystères. Il y a notamment une lourde porte sculptée, qui ne s’ouvre pas, devant laquelle la gouvernante Constanza fait en permanence bruler des herbes sèches. Claire fait également connaissance avec Lorenzo, un autre locataire apparemment passionné d’armes blanches. Les jeunes gens entrent ainsi dans un rythme de vie très agréable grâce au savoir-faire culinaire de Constanza. Un soir que la gouvernante s’absente, elle demande aux jeunes filles de surtout penser à renouveler l’herbe qui brûle devant la porte mystérieuse. Ce qu’elles oublient évidemment. Lorsqu’elles s’en aperçoivent, il est trop tard : une entité monstrueuse et « gazeuse » apparaît et les interrogent sur l’ouverture de ce passage. Emplie d’humilité devant cette imposante créature, Théodora s’excuse et le monstre disparait. Puis dans les jours qui suivent, c’est un nouveau venu, Mathusalem, qui sort de la porte... Quelle relation y a t-il entre les mystères de cette maison et ce serial killer qui, chaque nuit de pleine lune, fait un carnage en ville ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Voici un nouveau registre pour Isabelle Dethan qui officiait plutôt ces dernières années, à quelques exceptions près, du côté de l’Egypte antique (Sur les Terres d’Horus, Mémoire de sable, Kheti fils du Nil…). Une nouvelle fois, cet auteur complet assume de main de maître à la fois le scénario, le dessin et la colorisation. Il émane un parfum de mystère sensuel de cette mise en bouche réalisée avec beaucoup de savoir-faire. Isabelle Dethan maîtrise à la perfection ses ambiances ésotériques, renforçant au besoin l’intensité du récit en épurant le fond des cases. Pour le reste, ce premier tome a le mérite de présenter un cadre énigmatique, des personnages attachants, de dérouler une intrigue complète, et de laisser en suspens quelques zones d’ombre pour la suite de la série. Soit beaucoup de choses parfaitement rythmées en 46 planches ! Certes, dans le répertoire fantastique, il n’y a rien de révolutionnaire dans cette histoire de portes qui sont autant de « passages » vers un autre monde. On nage ici quelque part entre Alice au pays merveilles et Poltergheist. Mais cela offre un potentiel infini de développements futurs, qui constitueront autant d’histoires complètes et indépendantes, à suivre avec intérêt...