L'histoire :
La guerre entre les humains d’Espoir de Byancoor et les extra-terrestres mandis redouble d’intensité. Cousance, Dosnon et Tillois, les trois amis d’enfance, sont maintenant séparés. Dosnon est devenu un héros pour la propagande de guerre et Cousance réalise son rêve en devenant la caméraman officielle des productions dans lesquelles il figure. Les pseudo « exploits » du valeureux capitaine Dosnon galvanisent les troupes de « gaspards » qui s’engagent par milliers pour combattre l’envahisseur. De son côté, Tillois a perdu toutes ses illusions. Il s’est engagé parmi les gaspards comme troufion de base. De même que tous ses camarades de combat, c’est avec la peur au ventre qu’il débarque sur Champarne, une planète où s’enlise une guerre de tranchées. Ses premières heures sur le front sont effectivement terribles. Pendant ce temps, Cousance a vent de l’engagement de Tillois en première ligne. Consciente de la manipulation médiatique dont elle est le relais, elle décide d’un commun accord avec Dosnon de se rendre sur Champarne pour y filmer la réalité et officieusement revoir Tillois…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après avoir bouclé une première aventure en deux tomes, Jean-David Morvan et Stefano Tamiazzo entament un second cycle de la Mandiguerre. Plus que jamais, nous retrouvons la métaphore de la grande guerre 14-18, transposée à un univers de science-fiction baigné de steampunk. Les poilus sont ici remplacés par les « gaspards » et le théâtre de l’horreur a pour nom « Champarne », en remplacement de la région Champagne et de bataille de la Marne. Le reste, les tranchées, l’horreur des corps décharnés et la terreur permanente, sont très fidèles. Moins axé sur le sens du conflit et les pouvoirs psy des mandis, ce 3e épisode aborde surtout la réalité de la guerre sur le front ou à travers la propagande. Sur près de la moitié de l’album – pour la plupart les séquences dans les tranchées et quelques combats aériens – les planches sont dénuées de tout phylactère. Loin de révéler un manque d’imagination de la part du scénariste, cela donne au contraire plus de force au « spectacle » de cette guerre. C’est également l’occasion pour Tamiazzo d’illustrer son talent narratif à la seule force du dessin, dans un épisode graphiquement plus mature. Le coup de théâtre final nous plonge dans un suspens infernal en attendant un 4e opus palpitant…