L'histoire :
Le 3 mai 1968, un étudiant est en train de bosser dans la bibliothèque de la Sorbonne. Alerté par des bruits, il descend dans la cour pour rencontrer quelques étudiants en colère, qui viennent annoncer que le préfet a décidé de fermer Nanterre. Le jeune homme reconnaît une amie à lui, qui lui explique ce qui se passe. Elle est au mouvement du 22 mars, du nom que se sont donnés les étudiants qui ont occupé Nanterre dès le 22 mars pour protester contre l’impérialisme. Daniel Cohn-Bendit est là, ainsi que Jacques Sauvageot. Les deux jeunes gens vont boire un verre, alors qu’à l’Elysée, de Gaulle est en train de déjeuner avec Fernandel. Il ne prend pas la chose au sérieux. Au quartier latin, des heurts ont lieu entre les militants d’Occident, des étudiants d’extrême droite et les étudiants de la Sorbonne. Le jeune homme, qui passait par là, se retrouve embarqué dans le panier à salade avec trois meneurs de mai 68, trois « stars » : Alain Krivine, Dany Cohn-Bendit et Henri Weber. Désormais, son destin va se lier aux leurs…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les festivités qui célèbrent les 50 ans de mai 68 battent leur plein et on retrouve un certain nombre de BD qui amènent leur pierre à l’édifice. Celle-ci est portée par les souvenirs de Patrick Rotman, écrivain et réalisateur de documentaires politiques, notamment. Il explique comment un étudiant mêlé par hasard au mouvement va se retrouver témoin privilégié d’un mois qui changera la face de la France… Rotman nous emmène, avec pudeur et sensibilité, dans les coulisses de ce que Coluche appelait les Zévènements. De fait, le lecteur a le don d’ubiquité, présent dans tous les lieux où se sont prises les décisions, de la Sorbonne à Baden-Baden, pour le coup de poker du général de Gaulle. Un général qui n’hésitera pas, à plusieurs reprises, à demander à ses ministres de tirer dans la foule des contestataires estudiantins. Alors que les jeunes ont pour objectif de révolutionner le monde, Pompidou et ses ministres essaient de sauvegarder l’ordre et l’unité françaises. Le scénario est bien mené, très pédagogique, avec des encarts expliquant les grands moments de mai 68. Sébastien Vassant, lui, prend visiblement du plaisir à croquer toutes ces personnalités qui ont fait l’histoire récente de notre pays. Ses portraits des grands hommes politiques sont très fidèles, et la variété de ses plans permet une belle vivacité de lecture. Le tout est agréable à suivre et éclairera le lecteur sur bien des plans.