L'histoire :
Le séducteur patenté Richard Marouani tombe fou-amoureux de la belle Josacine. C'est un drame : comment diable assumer ce constat, quand on s'est fixé pour règle d'or de ne jamais passer la nuit avec son éphémère conquête de la nuit ? Voilà le conflit moral qui tourmente Richard. Quand il tranche son dilemme et se résout à revoir Josacine, celle-ci outrée du comportement de Richard l'a fait envoûter pour pouvoir le rejeter. Pendant ce temps, la sœur de Josacine, la douce Aspirine, vampire de son état elle aussi, désespère de rester seule. Lors d'une chasse, elle rencontre Edmundo, vampire cubain joueur de guitare. Saura t-il la toucher et assumera t-elle enfin ses deux siècles de vie ? Les mystères de l'amour sont décidemment bien complexes. Chacun finira t-il par trouver sa tendre moitié ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Joann Sfar poursuit sa chronique des aventures sentimentales, entre désir et tendresse, de la bande de créatures de la nuit qui gravitent autour de Fernand le vampire. Dans le 4e épisode de ce Bestiaire Amoureux, une nouvelle chanson douce nous narre nos interrogations et nos désirs. Le récit se concentre sur Aspirine, charmante vampire de deux siècles, bloquée dans un corps de dix sept ans aux seins menus. Complexée par la poitrine généreuse de sa sœur, elle se complet dans un costume d'adolescente gothique. Mais elle va rencontrer Edmundo, beau et romantique guitariste cubain et tout change... Malgré cela, cet album ne sombre jamais dans la mièvrerie et le sentiment facile, piège des récits d'amours adolescents. Parallèlement se développe l'intrigue de Richard le loup-garou et de Josacine : l'un et l'autre sont – comment dire – plus expérimentés et plus crus. Le personnage de Richard Marouani se transforme en loup dès que le désir s'empare de lui. L'image est classique (Tex Avery) mais fort bien revisitée, comme l'est également celle de Fernand et de sa belle. Joann Sfar réussit ici un album intelligent et délicat. Il nous parle d'abord d'amour, de sentiments, de désirs et de plaisirs. Il est juste : le ton est à la fois romantique et cru, montrant le vulgaire mais sans y sombrer.