L'histoire :
25 ans avant l’histoire qui nous intéresse, un moine copte achète des jumeaux à la femme qui vient de les mettre au monde. Ces jumeaux sont des bâtards du roi de France qui a dû s’y reprendre à huit fois avant de faire ce pour quoi il était destiné. De ces deux jumeaux, l’un sera roi de France, l’autre copiste, caché sous un masque de fer… En effet, le roi possède le don d’être obéi aveuglément, mais ce don ne lui apparaît que si son jumeau a été conduit à l’isolement et à l’anonymat suffisamment longtemps. Le Bourreau ne le sait pas encore, lui qui a été fait prisonnier avec son moine, par trois jeunes hommes qui semblent eux aussi posséder le don. Naviguant sur la Seine, ils sont attaqués par le bouton, venu défendre ceux-là même qu’il avait attaqués. Le bossu au masque de fer, frère du roi, a besoin du bourreau et du moine pour assouvir sa vengeance. Mais le roi avait anticipé tout cela, et toute cette petite troupe va devoir régler ses comptes le soir de la fête des fous, alors que tout Paris se masque…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le frère du roi, au masque de fer… c’était donc ça ! L’homme au masque de fer fut le prisonnier le plus mystérieux et le plus célèbre de la Bastille. Mort en 1703, il avait été incarcéré sous une fausse identité. L’une des hypothèses sur sa vraie personnalité est qu’il était un jumeau de Louis XIV. Cette thèse avait inspiré Alexandre Dumas, dans le Vicomte de Bragelonne. Ici, Mathieu Gabella et Julien Carette donnent une mission aux jumeaux écartés du roi de France : par leur isolement et leur anonymat, ils garantissent des pouvoirs démesurés à leurs frères régnants, celui d’être obéi sans mesure, mais aussi celui de guérir toutes les maladies, un don qui était traditionnellement imaginé aux rois de France. En réalité, la légende voulait que le roi de France, depuis Clovis, fût en capacité de guérir les écrouelles, une espèce de tuberculose, par simple toucher… Le Bourreau, lui, se retrouve au milieu d’un duel de géants, puisque les deux jumeaux royaux vont s’affronter dans un combat sans merci, qui mettra Paris et les Parisiens à feu et à sang. Le lecteur aura toutes les réponses qu’il attendait et une sacrée dose de magie, sous couvert sacerdotal. Un combat ultime du mal contre on ne sait pas trop quoi, mais qui pourrait s’apparenter à une espèce de bien, tant le roi est antipathique… Ce tome donne envie de se replonger dans les deux précédents, pour apprécier l’œuvre dans sa globalité. Le travail de Carette est une nouvelle fois magnifique, et son Paris moyenâgeux est foutrement envoûtant. Beau, efficace, bien fini, une exécution bien menée. Normal, serait-on tenté de dire…