L'histoire :
En juin 1940, à Strasbourg, le journaliste américain Marvin Selcap s’entretient avec l’ancien militaire Blaise Boforlant. Durant la première guerre mondiale, ce dernier était le rédacteur du journal Le cœur des batailles, dans lequel il faisait le point de l’actualité pour les troupes. Le reporter américain est venu à sa rencontre afin de comprendre qui était réellement Amaréo Zamaï, un soldat venant des colonies et dont Boforlant avait fait son héros récurrent. C’est ainsi que le vieil homme se remémore les souvenirs de cette époque, de l’épisode où il perdit ses deux frères dans le conflit, à celui où il commença à publier le journal, en passant par l’arrivée des nouveaux casques ! Le nouveau matériel n’est alors pas le seul à rejoindre les troupes, puisqu’un grand type est à côté du camion, un noir au charisme étonnant. Blaise Boforlant tombe immédiatement sous la classe de cet individu énigmatique, subissant les railleries des autres soldats. Boforlant le prendra sous son aile et l’aidera à s’adapter.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le cœur des batailles est une trilogie réalisée par 3 auteurs aux activités débordantes ! Au scénario Jean David Morvan, célèbre auteur des séries Sillage et Zorn & Dirna (et tellement d’autres), mais aussi responsable de la collection Ex Libris chez Delcourt. Le scénariste trouve encore le temps de nous offrir une histoire dans un domaine qu’il n’a encore guère exploité : la reconstitution historique, en l’occurrence la 1ère guerre mondiale. Il nous présente le parcours d’un soldat noir à travers un conflit et une époque particulièrement difficile pour lui. Ce premier tome multiplie les mystères et les interrogations restent nombreuses à la fermeture de l’ouvrage. Les dialogues sont fins et usent d’un vocabulaire d’époque bien sentis. Côté dessins, nous retrouvons Igor Kordey, également très prolifique, qui semble adorer les périodes historiques (L’histoire secrète & Empire). D’entrée de jeu, le trait du croate rassure, celui-ci est constant du début à la fin, contrairement à ce qu’il en était récemment (Empire t.2 par exemple). Kordey s’autorise même quelques cadrages étonnants. Du bon boulot en définitive. Pour parachever le tableau de ces auteurs hyperactifs, parlons de Walter, coloriste réputé, qui nous montre une nouvelle fois sa grande maîtrise des nuances de tons, entre le passé (teinte bleutée) et le présent du récit (plutôt jaune). L’union de ces 3 auteurs apporte au final un premier tome prometteur dont la suite devrait confirmer ces bonnes premières impressions…