L'histoire :
Sun Wukong, le moine Xuanzang et l'homme à tête de porc Zhu Bajie sont toujours en route vers l'ouest. Ils doivent à présent traverser un fleuve et le problème est qu'un gardien du nom de Shaseng les en empêche. La situation est clairement bloquée. Le Dieu Singe sollicite donc la bodhisattva Guanyin afin qu'elle soumette cet adversaire puissant et désormais fidèle à Xuanzang. Traverser les flots n'est donc plus un problème. Ils reprennent leur chemin et arrivent à la maison d'une veuve. Celle-ci leur offre d'emblée le gîte et le couvert, avant de leur présenter ses deux splendides filles. Leur mère évoque la situation confortable dans laquelle elles vivent et s'offre, elle et ses enfants, en mariage aux visiteurs. Zhu Bajie est ravi d'une telle proposition, néanmoins tous refusent. Au petit matin, Sun Wukong apprend à ses compagnons qu'il s'agissait d'un piège. Les esprits de la forêt leur ont joué un sale tour. Leur voyage est encore loin d'être terminé et leur prochaine rencontre se fait dans un temple où un moine et ses bonzes cultivent de bien étranges fruits...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Yann Le Gal et Jean-David Morvan terminent ici l'adaptation d'un légendaire conte chinois. La tâche était ambitieuse, étant donné la richesse de cet univers, mais les deux scénaristes ont eu la chance de s'appuyer sur un artiste local au talent certain : Jian Yi. Ce dessinateur chinois a façonné son art durant de nombreuses années où il exerçait la profession de tatoueur. Il offre un trait fin, dynamique et soigné, qu'il sublime par une colorisation vive aux teintes pastel. Sa performance est d'une régularité impressionnante depuis le premier opus. Ce troisième album ne déçoit nullement sur ce point, bien au contraire. Par contre, le scénario est moins emballant, plus expéditif. Les différentes rencontres sont en général réglées en deux coups de cuillère à pot, 2 à 3 pages maximum, ce qui ne me permet pas vraiment d'appréhender la rudesse du voyage de Sun Wukong et de ses compagnons. On aurait sans doute apprécié que les auteurs prennent plus leur temps... Il semble surtout que l'éditeur leur ait demandé de faire l'économie d'un tome 4. De fait, joliment divertissant, Le Dieu Singe convainc moins que précédemment mais reste agréable. Un conte initiatique à faire découvrir aux néophytes.