L'histoire :
Eté 1942. Ali, un jeune lybien qui s’est auto-formé à piloter des avions sur simulateur, est ainsi devenu un as de l’aéronautique. Initialement enrôlé au sein de l’Afrika corps pour combattre les alliés, il s’est « doucement » crashé à Malte, contrôlée par les anglais. Il échange alors sa combinaison avec celui d’un polonais, devient « Alek » et après quelques soins, il combat désormais aux côtés des anglais. Lors d’une mission, ils obligent un avion français à se poser. Quelle n’est pas sa surprise en découvrant que le pilote n’est autre que sa fiancée Aïcha ! Celle-ci s’est envolée vers lui pour le retrouver et lui annoncer qu’elle est enceinte de lui. Evidemment, leurs tendres retrouvailles éveillent quelques questions auprès de leurs supérieurs et camarades. Heureusement, Heather, une infirmière qu’Ali avait éconduite, se montre d’une aide providentielle. Elle fait passer Aïcha pour Alice, infirmière polonaise et fiancée d’Alek. Les deux tourtereaux peuvent désormais vivre leur idylle en toute quiétude… ou presque ! Car Spencer, un anglais brutal, fomente sa vengeance à l’encontre d’Ali…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Avec le lybien Ali, alias le polonais Alek, la seconde guerre mondiale est un jeu plutôt fun où on se crashe sans bobo et où ta fiancée te rejoint à travers la méditerranée en empruntant un avion mitrailleur, comme s’il s’agissait d’une mob’. Trop pratique, la guerre. Dans ce troisième tome, le scénario tourne effectivement – et hélas – à l’invraisemblable et au « facile ». Les nombreux petits tracas des héros finissent toujours bien et pourtant, de Malte aux sommets Alpins, en passant par Munich et Dachau, ils connaissent un sacré paquet de rebondissements, aussi improbables que rocambolesques. Ah et aussi, personne n’aime les nazis, les fascistes, la Gestapo et les anglais trop violents. Vive les gentils ! La légèreté de cet axe narratif dérangerait sans doute moins si le dessin empruntait une veine semi-réaliste ou comique. Mais l’helvète Franz Zumstein réalise cette « série de guerre romantique » avant tout pour dessiner de manière réaliste les nombreux fuselages des coucous de l’époque, sous toutes les coutures. Et sur ce plan, sans mauvais jeu de mot, c’est une nouvelle fois de haut vol. Les séquences de ballets aériens sont de loin les plus réussies, bien plus que les blablas à terre, nécessaires pour faire avancer le schmilblick mais sans réelle plus-value artistique et narrative. De quoi contenter les amateurs de beaux navions, un peu moins ceux d’Histoire et d’histoires…