L'histoire :
Au printemps 1942, le désert lybien est le théâtre de ballets aériens à grand spectacle, dont les avions de guerre allemands sortent souvent vainqueurs. La vedette de l’escadrille s’appelle Marseille et sur la carlingue de son mitrailleur « 14 jaune », il affiche un impressionnant palmarès. Ali et Aziz, deux jeunes hommes autochtones, aiment évoluer au milieu de la base allemande. Ils sont d’autant mieux acceptés par les aviateurs, qu’ils s’avèrent de précieux intermédiaires pour les pièces détachés et les astuces en tous genres : ils récupèrent des éléments défectueux sur une base italienne et les rapportent à Mahmud, un mécanicien très habile, qui les répare, afin d’être revendues. Ali, le plus expert en aéronautique des deux, a même le privilège de monter à la place du pilote et Marseille lui explique alors en long et en large le fonctionnement de l’appareil. Marseille a alors une étrange vision prémonitoire, comme il en a souvent : il voit Ali voler dans un Folgore (avion italien) à ses côtés. Plus tard, de retour en ville après un périple un peu fou en bicyclette, Ali retrouve sa fiancée Aicha, la fille de Mahmud, qui lui vient de parfaire son simulateur de vol…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Comme un pied de nez à la collection Cockpit de Paquet (focalisant sur l’aviation dans tous ses compartiments), ce premier tome du Faucon du désert s’appuie sur une stricte documentation en matière d’aéronautique. Le contexte est celui de la « guerre du désert », brillamment orchestrée par le général allemand Rommel à partir de 1942 (à la tête de l’Afrika Korps). Dans ce cadre, on suit le parcours initiatique d’un jeune autochtone, Ali, qui devient, presque du jour au lendemain, l’un des meilleurs pilotes de son escadrille. Certes, quelques ressorts énhaurmes (sic) jonchent le fil de cette ascension (la succession de coïncidence qui permet à Ali d’exécuter son premier vol est franchement grotesque), mais si on est indulgent, on traverse un agréable premier tome dans le sillon d’Ali et de Marseille. Etonnamment pour un récit de guerre, il y a peu de batailles dans cette mise en bouche et « l’allemand » n’est pas présenté comme un méchant nazi ennemi. Il ne s’agit toutefois pas vraiment d’un angle de vue original : la série est tout simplement réalisée par le suisse-allemand Franz Zumstein (nourri dans sa jeunesse aux Buck Danny, Tanguy et Laverdure et autres Dan Cooper) et elle est également publiée outre Rhin. Autre détail insolite pour le genre : les personnages ont toujours le sourire, les meilleures attentions les uns envers les autres, et l’ascension d’Ali ne souffre guère d’embuche. L’intrigue en tant que telle est donc assez légère et tire essentiellement son épingle du jeu de son joli dessin (quoiqu'un brin « mécanique ») et des séquences de haute voltige maîtrisées et prenantes. Un indispensable pour les amateurs d’aviation…
