L'histoire :
Chez les Defayol, on est premier de la classe et fayot de père en fils. Dans la classe de Monsieur Bernardin, le fiston collégien est donc évidemment au premier rang et lève le doigt à toutes les questions pour répondre. Ce comportement déchaine logiquement sur lui les foudres de ses petits camarades, qui en ont fait leur tête de turc. Or les règlements de comptes sont parfois douloureux pour tout le monde, surtout lorsque la violence provoque la chute d’une armoire sur le dos des élèves. Même pas grave : ça donne l’occasion à Defayol de faire aussi le fayot auprès de la jolie infirmière…
Plus tard, Defayol est fiévreux. Il ferait mieux de rester au lit pour se soigner, mais… il ne veut à aucun pris louper les cours ! En classe, son professeur de sciences l’enguirlande, car il est en train de déclencher une véritable épidémie d’éternuements. Mais Defayol insiste d’autant plus qu’aujourd’hui, il a préparé un exposé sur… les virus, les bactéries et les méthodes pour éviter les contagions !
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le titre et la couverture ne laissent aucune surprise quand à la nature du contenu : cette nouvelle série humoristique met en scène un collégien binoclard, premier de la classe zélé, qui a élevé le léchage de cul des profs au rang de discipline olympique. Un Schtroumpf à lunettes chez les humains, en quelques sortes, ou plutôt un anti-Ducobu. Or cette déviance sociale s’accompagne logiquement chez lui de son double effet inéluctable : il est également une tête de turc. Defayol passe en effet la moitié de l’album à s’en prendre plein la tête, de la part de camarades pour le moins agressifs. L’emploi de la violence comme ressort comique ne fonctionne toutefois ici que très moyennement – car infiniment moins déjantée et inventive que dans les Tex Avery et consort. Quand bien même l’album ne contient que 30 pages, l’itération finit par lasser, agacer et laisse dubitatif sur la tonalité générale qui émane de ce premier tome. Cela passerait surtout mieux si les gags commis par Pierre Veys, multirécidiviste de l’exercice, étaient vraiment drôles. Hélas, ils répondent la plupart du temps à un humour commercial facile, téléphoné et consensuel. Heureusement, reste le dessin caricatural d’Arnaud Toulon, qui a fait ses gammes avec une série « humour job » de Bamboo : les Informaticiens. Son graphisme se situe dans la grande tradition du dessin d’humour franco-belge hérité de Franquin. Le style est maîtrisé, le dynamisme est au poil, le seul (petit) bémol viendrait juste de cases très chargées, vraiment denses… au dépend de la lisibilité immédiate de certaines situation (la chute de la machine à gommer le tableau).
