L'histoire :
A peine est-il revenu de son dernier périple, que Nestor repart en direction de la Cochinchine. Empruntant un zeppelin, le « Ville de Saint Louis », il s’installe un moment au bar, où il écoute les actualités en compagnie d’autres passagers comme Jean-Paul Sartre et un curé, qui s’avère être le père Noël. Ce dernier lui remet discrètement une mystérieuse bague et un mot l’invitant à joindre Malraux en cas de souci. Nestor finit sa nuit quelque peu enivré aux bras (et dans le lit) de Mae, une belle femme asiatique. Le lendemain matin, au réveil, Nestor l’aperçoit en train de fouiller ses affaires, en quête dit-elle de quelques billets. A son arrivée, Nestor est accueilli par le colonel Navarre. Il lui apprend que le père Noël a fait un arrêt cardiaque. Le militaire lui donne rendez-vous le lendemain matin. Le journaliste part donc sur les traces de Malraux et il le retrouve dans un bordel. Celui-ci l’avertit de la véritable mission du défunt curé et commence à évoquer l’existence de démons et d’un temple noir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Pierre Pécau et Léo Pilipovic remettent le couvert avec ce second cycle du Grand jeu, une série uchronique atypique et légère. Les auteurs envoient cette fois leur héros Nestor Serge, journaliste de France Soir, en Cochinchine, afin d’enquêter sur une nouvelle menace pour l‘Humanité. Le scénariste complète toujours son récit de formidables allusions historiques et de dialogues ciselés. Plus le temps passe, plus ces derniers s’affinent, d’ailleurs. Il réussit par rendre cohérente cette réalité alternative pour le moins folklorique ! Le créateur de L’histoire secrète se perd cependant un peu dans cet album, puisque les aventures du journaliste ne décollent véritablement qu’en toute fin de volume. A l’instar du premier tome, l’histoire n’est donc guère haletante, mais au vue des éléments glissés ça et là, le lecteur terminera ce quatrième volume avec une envie de lire la suite. De son côté, Léo Pilipovic propose toujours une prestation graphique impeccable. Son trait réaliste est détaillé et agréable, les cadrages sont classiques, mais l’ensemble est efficace, rythmé et haut en couleurs ! Cet opus sert de mise en bouche à des péripéties futures qui devraient être plus trépidantes…