L'histoire :
En 1945, cela fait 4 années que la France et l’Angleterre ont remporté la guerre. Leur ennemi d’antan, l’Allemagne, est devenu leur allié contre la Russie soviétique qui effraie tant les Alliés. Le front entre l’armée allemande et celui de l’armée russe se situe à Berlin et ne bouge plus depuis un moment déjà. Durant un trajet allant de Paris à Tokyo, le dirigeable « Charles de Gaulle » s’écrase au Pôle Nord pour de mystérieuses raisons. Ancien pilote de l’armée de l’air française, Nestor Serge est devenu journaliste pour France Soir. A la rédaction de son journal, Nestor rencontre un colonel des services spéciaux qui lui propose, avec l’accord de son patron, de partir en expédition pour comprendre l’origine du crash du dirigeable. Nestor n’a guère le choix et accepte. Il commence alors à enquêter et à causer de manière un peu désinvolte de cette expédition qui va l’emmener au Groenland. Mais à trop parler, des réactions de groupuscules commencent à se faire sentir…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jean-Pierre Pécau est un scénariste très occupé. Ces dernières années, il multiplie les séries « uchroniques » (l’histoire revisitée), telles que L’histoire secrète, Empire, Arcanes majeurs et maintenant ce Grand jeu. Comme à l’accoutumée, le contexte est documenté et les personnages (trop) caricaturaux. Cette fois-ci, Pécau aligne les mystères et ajoute un côté fantastique assez étonnant : loup garou, foo fighters… Cela n’est certes pas très original mais ce 1er tome se lit sans déplaisir. La narration est par contre un peu chaotique dans la 1ère partie du volume. Même si celle-ci est loin d’être aussi confuse que dans L’histoire secrète, le regret vient d’un héros qui stagne clairement dans ce tome : contrairement à ce que laisse croire la couverture, son arrivée au Pôle Nord n’est pas encore d’actualité. Dommage. Pour le dessin, Pécau travaille à nouveau avec son partenaire des tomes 4 et 5 de L’histoire secrète, Leo Pilipovic. Ses encrages sont toujours aussi réussis, malgré un certain manque de dynamisme sur les séquences d’action et quelques proportions de personnages douteuses. Le dessinateur caricature en revanche affectueusement quelques figures emblématiques de l’époque : Lino Ventura, Pierre Lazaref… Le grand jeu n’est pas l’uchronie la plus réussie de Pécau (Empire est plus convaincant). Mais sa lecture est suffisamment divertissante pour se laisser embarquer dans un second tome, qui nous permettrait de réellement juger de sa qualité et de la pertinence des idées développées…