L'histoire :
1670. Au milieu de la campagne, par une nuit glaciale, deux hommes maugréent en bêchant la terre rendue dure par le froid. Le trou qu'ils creusent s'apprête recevoir la dépouille du dénommé Moplai, qu'ils ne portent visiblement pas dans leur cœur, à en croire les injures qu'ils profèrent envers sa dépouille. A quelques mètres, un carrosse abrite au chaud les protagonistes d'un conciliabule. Bénédicte la Rouge, la fameuse, ne cache pas sa mauvaise humeur à ses interlocuteurs qui comptent parmi eux un représentant du ministère Anglais de la Cabale. Après tout, même si elle a vendu Moplai, contrainte et forcée, pour assurer ses desseins, il semblait bien qu'elle aima ce combattant féroce. Il reste maintenant à mener à bien son plan pour renverser le roi Louis XIV. Cette malle, qui contient tant de documents compromettants sur la véritable ascendance du Roi Soleil et qui a nécessité tant de sacrifices, doit maintenant être transportée à Blois, dans le plus grand secret. Au cœur de la nuit, Moplai sort de sa torpeur et utilise ses dernières forces pour sortir du trou où on l'a enterré. Ce bon vieux Giovanni avait une fois de plus raison, lorsqu'il l'a initié à résister aux plus violents poisons...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Au bout de ce troisième tome, Le grand siècle prend une tournure qu'il était difficile de présager lors du massacre de la famille du Chevalier de Beaumont, au premier volet de cette aventure. Si la première lecture de ce nouvel opus laisse une impression d'une histoire décousue, le scénario imaginé par Simon Andriveau tient néanmoins la route. Il semble être une pièce centrale de la série (prévue en 5 tomes), tant les explications sur les mystères en suspens et les révélations sont nombreuses. Cet édifice de tromperies, de vengeances et de complots est totalement passionnant et inventif, même si la construction à partir de flashbacks est plus académique, histoire d'apporter l'information pertinente au bon moment. Le dessin magnifique de l'auteur n'est pas en reste, offrant des paysages de campagnes neigeuses et glaciales de toute beauté. Après un séjour prolongé aux Antilles, Simon Andriveau montre qu'il est parfaitement à l'aise, quelque soient les ambiances. On regrettera tout de même un sérieux manque de lisibilité sur certaines planches. Trop de style tue le style ? A noter la présence d'un court cahier graphique, en bonus avec la première édition…