L'histoire :
Mourad continue son Tour de France dans les lycées et il raconte son terrible voyage. Il en était rendu à son arrivée avec Nazir au Pakistan. C’était en décembre 2001. Les élèves sont fascinés et subjugués par le récit de Mourad. Il faut dire que leur expédition monte de plus en plus en tension. A l'époque, ils dormaient chez des villageois, mais la nuit, plusieurs de leurs coéquipiers s’en allaient car ils avaient un sombre pressentiment. Les autres devaient aller à la mosquée en plein milieu de la nuit. Tout se passait bien et ils mangeaient avec d’autres personnes dans une ambiance détendue et festive. Mais soudain, tout à basculé quand l’armée pakistanaise a débarqué. C’est cette partie-là que Mourad élude rapidement. Est-ce par peur de ne pas choquer par la violence des événements ou parce que s'en souvenir est trop douloureux pour lui ? Toujours est-il que cette partie de leur aventure est sûrement la plus dure. Ils ont été entassés par l’armée et amenés dans un bus. Mourad et Nizar étaient avec quelques français et Idriss, un Algérien, invectivait soudain ses hommes en arabe. Il savait que si personne ne réagissait, ils allaient tout droit aux mains des Américains. Il s'était levé et avait crié : « Allah Akbar » ! La confusion s'était emparée du bus et l’un des prisonniers s'était jeté sur le garde. Les tirs fusaient de partout et le bus avait dévié de la route…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Jérémie Dres conclut son roman graphique consacré à deux jeunes qui se retrouvent embrigadés en Afghanistan. Ce dernier tome raconte une nouvelle étape dans cette aventure qui tourne mal : l’emprisonnement par les Américains dans la sinistre prison de Guantanamo. On voit donc Mourad enfermé puis interrogé, torturé et accusé de tout et de rien. Un moment fort, donc, et dérangeant, mais finalement bien moins intéressant que l’album Guantanamo Kid, beaucoup plus détaillé et poignant que ce « reportage ». Dres fait d’ailleurs une allusion à l’œuvre de Jérôme Tubiana et Alexandre Franc. L’ensemble reste intéressant et constitue une véritable réflexion forte et indispensable sur les religions et le danger des extrémismes. On voit en effet régulièrement Mourad faire de la sensibilisation dans les lycées en racontant son parcours. Cet album est un autre support pour prévenir des ravages que peut faire l’embrigadement de groupes violents comme Al-Qaida. Loin d’être manichéenne, l’œuvre montre avec justesse que l’anti terrorisme utilise aussi des méthodes plus que discutables. Cette guerre peut faire de terribles dégâts, comme l’atteste l’expérience malheureuse de Mourad et Nizar. Le dessin simple et minimaliste permet une sorte de fluidité et se concentre sur la force du propos. Ce roman graphique de sensibilisation accomplit sa mission de prévention et de pacification.