L'histoire :
Victor est un petit garçon de 9 ans, haut comme trois pommes, qui aime la « bédé » et dessine des dinosaures dans son cahier d’école. Il a un papa et une maman qui ne veulent pas l’emmener au zoo et une grande sœur, Camille, qui n’arrête pas de le traiter de nullard. Mais Victor, il s’en fout parce qu’à l’école, c’est lui qui fait la loi. Même qu’il a réussi sur cet album à « persuader » (bon, c’est vrai avec le poing…) ce fayot de Pierre Emmanuel de corriger ses fautes d’orthographes. Alors tout semble aller pour le mieux ce lundi matin 4 septembre 2006. Le hic ? C’est la rentrée des classes (en CE2 cette année) ! Après le sketch du « je boude » à maman, Victor retrouve Kader, son meilleur copain, et ils se mettent en chemin. La rentrée, c’est souvent pas la joie. Seulement voilà, Victor est néanmoins heureux car il va revoir Katia. Comment se sont passées ses vacances ? Est-elle encore plus belle ? Justement, la voilà qui déboule au détour d’une rue. Ouah ! Elle a changé Katia ! Encore plus belle c’est sûr, mais surtout plus grande, beaucoup plus grande, au moins une tête de plus que Victor ! Et le problème, c’est que Victor, je me répète, ben il est petit. Vraiment. Est-ce qu’une fille peut aimer un garçon plus petit qu’elle ? Et puis elle parle sans cesse de ses « expériences » de vacances… Bref, le seul avantage à la taille de Katia (et ses copines), c’est, comme le fait remarquer Kader, que si Michel a redoublé son CM2, au moins elles pourront les défendre…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Le Journal du Lutin est l’archétype d’une BD « école », dans tous les sens littéraux du terme. Ecole, parce qu’elle met en scène le quotidien espiègle d’un petit bonhomme de pas encore 10 ans (entrant cette année en CE2) ; école parce que le trait – simplissime – ne prend pas en traître. D’emblée, même si cela fonctionne parfaitement, le lecteur sait qu’il n’y a rien d’époustouflant à attendre quant au dessin. Non, l’intérêt de l’opus, une nouvelle fois issu d’un blog web (www.laviedulutin.over-blog.org) pour la collection Shampooing, réside dans son propos. Non, en fait dans sa narration. Parce que les histoires de cours de récrée sont somme toute banales. Néanmoins le ton employé ici, tendre et ironique, séduit. Sourire aux lèvres, on dévore l'autoproclamée : « Meilleure bédé du monde » ! Rien que ça. Alors, face aux Cédric, Ducobu et autre Titeuf, Victor a-t-il sa place ? Hors son physique confondant, à la lumière du final, faut reconnaître qu’il sait y faire. A l’instar des fautes d’orthographe corrigées désormais par le premier (et donc fayot) de la classe, la série progresse. On attend avec une certaine impatience la suite. En 4e de couverture figure la page d’un « Bescherel », conjuguant à tous les temps un verbe élémentaire du premier groupe : chanter. Seulement, savoir le conjuguer, c’est bien mais comme le dit très justement Victor (parlant de sa grande sœur) : « Camille, elle chante toujours faut !... » L’évidence même, non ?