L'histoire :
Dans le laboratoire du Docteur Clervoy, les créatures découvertes sur l’île font de nombreuses victimes avant de mourir, laissant en vie Talia et l’assistante du chercheur. Andreas Von Harbow est quand à lui en garde à vue, suite au suicide présumé de Mlle de Courcelles, à qui le magnat du jeu vidéo voulait racheter le grimoire de Vénoncius. Du temps de l’enquête, Kurt, assistant de Von Harbow, n’hésite pas à fomenter un plan d’évasion afin d’expérimenter le livre. Celui-ci promet à son utilisateur d’acquérir la maîtrise de ces monstres étranges appelés Stryges. De son côté, Quentin, toujours en proie à ses cauchemars, est contacté par la Society of research into contact & inducement, à l’instar des anciens survivants de l’île. Ce groupuscule propose à ces derniers de lutter avec eux contre les Stryges. Ainsi s’annonce un conflit aux fronts multiples, entre Von Harbow et ses plans de conquête, Quentin et l’organisation souhaitant annihiler ces créatures. Tous ont des objectifs différents au sein desquels les stryges sont la pièce angulaire…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Après 28 mois d’attente, le tome 5 du Maître du jeu arrive enfin, avec de nombreux changements à bord. Premièrement, exit Grégory Charlet au dessin et bienvenue à Horne. Si le style dans la première partie du volume reste assez proche de celui de son prédécesseur, il y a tout de même de nombreuses et nettes différences. En effet, les ombres ont une place omniprésente, à l’opposé du style clair et détaillé de Charlet, proche des mangas. En revanche, l’évolution se fait en douceur. Horne montre tout d’abord un style plus irrégulier : la seconde partie est moins régulière et certaines cases sont ratées (cf. page 45). Il s’agit de la première œuvre pour ce dessinateur et, à l’instar des Hydres d’Arès (de Sentenac), il laisse entrevoir un fort potentiel. On constate aussi que ce tome 5 voit arriver une nouvelle coloriste, Juliette Nardin, déjà à l’œuvre sur Novikov. Son style issu de l’informatique suit l’évolution graphique de l’épisode et se présente de manière très (trop ?) sombre, lui aussi. Eric Corbeyran, quand à lui, remplit sa part de travail en conservant ce ton très particulier maniant l’humour à l’horreur. Ce 5e opus se raccorde bien aux précédents, mais reste une nouvelle fois avare en révélations. Pour autant, le scénariste nous prépare à la conclusion, le calme avant la tempête en somme. Beaucoup de changements, donc, mais dans la continuité…