L'histoire :
Au fond du puits des mémoires mortes, là où se joignent l'Alpha et l'Oméga et où repose la cause de l’épouvantable catastrophe depuis que le Titan Kro-No s'y est endormi, se joue enfin le dernier acte de l'aventure d'Arkadi : Légion, le gardien des ténèbres, sera vaincu… et Kro-No s'éveillera. Ainsi disparaîtra ce qui pesait sur la Terre et ses habitants. Ainsi prendra fin l'Ère de la Masse, entamée il y a 10 000 ans, après que la Terre se fut arrêtée de tourner sur elle-même. Arkadi le voyageur, fils d'Arkas, qui osa franchir le premier la barrière de la nuit, va enfin rencontrer Kro-No, le mystérieux dieu endormi, qui l'appelle… Ce dernier va le libérer, se libérer, et par là même libérer le monde et la cité Dité la bleue, vaisseau temporel immobile, arche prisonnière du flot figé du temps. En ce lieu, depuis dix mille ans, génération après génération, élus et dieux-machines attendaient que la Terre se réveille…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les enjeux de ce dernier tome du Monde d’Arkadi – Chroniques de la Terre fixe, sont d'abord les révélations. Les réponses aux multiples questions soulevées pendant vingt ans dans les 8 premiers tomes trouvent enfin leur réponse. Il s’agit tout d’abord de l'état du monde, de ses origines et de son devenir. Les personnages évoluent eux aussi : libéré, Arkadi se comporte enfin en vrai leader de groupe. Sa rencontre avec le dieu endormi Kro-No y est pour beaucoup. Ils vont rendre la vie à ce monde post-apocalyptique, la Terre va retourner de nouveau. Notre héros va également vivre d’autres aventures, comme son amour pour Pan-Dra (ou RI-10 ?), retrouver, affronter et conquérir un personnage perdu de vue depuis le tome 2 (mystère…). Il va surtout se libérer de son nouveau double : Or-Fé, le titan-poète qui fournissait Dité en rêves… Enfin, le monde sera débarrassé des « élus », soi-disant élites confites dans sa cité, mais surtout des dieux-machines, de la domination technologique et de ses effets pervers. Cette série de science-fiction se finit en spectacle épique et Le Monde d'Arkadi se révèle alors vraiment comme une BD anti-nucléaire : enjeux politiques et écologiques, avec la prédominance d’une élite pervertie (les élus), un monde malade, éteint, ravagé par la pollution entraînée par la prédominance de la Technologie (radioactive en particulier), la présence de monstruosités, la désertification. Il est clair que « La Terre qui ne tourne plus » est le symbole de cette mortalité, conséquence de nos inconséquences (propos de Philippe Caza, également). Egal à lui-même, l’auteur a déployé tout son talent de dessinateur et de narrateur pour nous conter une fable écologique, en créant un monde post-apocalyptique cohérent où science et mythologie étaient étroitement mêlées pour le plus grand malheur des hommes.