L'histoire :
C'est le grand jour au Vatican : les obsèques du pape Jules II. La foule est nombreuse pour suivre le cortège. Les peintres Raphaël et Michel-Ange portent le vicaire vers la tombe. Les deux rivaux se détestent tellement que même pendant les funérailles, ils trouvent moyen de s'insulter et de se dire les pires horreurs. Le soir venu, Machiavel rend visite à Dame Imperia. Le philosophe, proche de Jules II, demande sans rougir la noble dame en mariage ! Celle-ci, surprise, rit de cette audace, mais elle se montre également très claire : elle n'épousera qu'une grande fortune. Cela tombe bien : le Prince a quatre kilos d'or à lui offrir. Ce monceau d'or lui vient du feu pape lui-même qui a tenu à lui donner une petite part de sa fortune avant de mourir. Interloquée, Corsini se donne aussitôt corps et âme à son riche prétendant. Celui-ci en profite pour raconter, lors de leurs ébats, les aventures folles et truculentes de Jules II, le pape terrible...
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
La série d'Alejandro Jodorowsky trouve sa conclusion sur ce tome 4. On s'intéresse ici à la fin de vie du pape Jules II, un pape controversé par sa volonté d'étendre son pouvoir et de faire la guerre à la France, notamment. Mais la vision historique de Jodorowsky est extrême. Ici, tout n'est que sang et sexe ! Même si cet opus s'est bien plus assagi que le précédent, le scénariste ne peut s'empêcher de rajouter des scènes faussement choquantes et de mauvais goût : imaginez Machiavel qui raconte la vie de Jules II en chevauchant sa femme, le pape en train de se battre nu contre le général français dans les bains pour essayer d'obtenir de coucher avec son adversaire, ou encore une armée d'hommes déguisés en Christ avec la croix pour perturber les assaillants... Rien ne semble lui faire plus plaisir que d'inventer des passages sordides pour exagérer l'amoralité du pape ou tout simplement tomber dans le racoleur. Cela dit, le récit est plus emballant et plus classique ; et l'on suit avec curiosité les aventures de cet improbable Jules II. Les ficelles sont toujours énormes, mais au moins, il n'y a pas que cela ! D'autant que le dessin de Theo Caneshi et les couleurs de Luca Merli sont une pure merveille. Associer le scénario de Jodorowsky et le dessin de Caneshi, c'est un peu associer le laid et le beau, la belle et la bête, le sacré et le péché. Cette alliance des extrêmes n'est pas toujours heureuse, mais alleluïa : la série est finie !
