L'histoire :
Aristide Nyx a un passé. Un passé étrange et mystérieux, qui le ramène à sa naissance, puis à son enfance partagée avec son frère. Aujourd’hui, affaibli, il doit régulièrement relier son corps à une machine qui le régénère. Pourtant, Aristide est un grand fauve, c’est un régulateur. Un tueur à gages, officiel. Et même, c’est l’un des meilleurs. Il vient de faire exploser en vol un zeppelin bourré jusqu’à la gueule, tout en s’en sortant sans une égratignure. Mais aujourd’hui, le nouveau contrat que l’organisation qui l’emploie, Hadès, lui offre, est inhabituel. Il s’agit d’empêcher une consœur, Scorpionne, de « réguler » un député travailliste qui va faire un grand discours le lendemain. La consœur en question n’est pas manchote, puisqu’elle vient de s’évader d’une prison de haute sécurité en laissant force cadavres derrière elle… De toute façon, Nyx n’est pas au bout de ses surprises.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
On a déjà usé et abusé des comparaisons pour dépeindre cet objet bizarre qu’est Le Régulateur. Mais on en veut encore. Dans un décor entre Métropolis de Fritz Lang et les travaux d’Albert Robida, le monde que nous donnent à voir Corbeyran et les frères Moreno est unique : un XIXème siècle futuriste, tendance steampunk, avec des personnages torturés et notamment un héros noir comme la nuit, triste et mélancolique, mais décidé à faire son job d’une part, à percer le mystère qui l’entoure d’autre part. C’est beau, c’est inquiétant, c’est sombre… Le lecteur est happé par l’intrigue inquiétante et sordide à la fois, par l’ambiance inhabituelle qui mêle le suranné et le futuriste… Pour finalement une histoire assez commune (si l’on peut dire) : un anti héros avec un passé compliqué à recomposer, se démène dans un monde qu’il croyait comprendre, mais dont les enjeux le dépassent… L’intégrale en elle-même apporte assez peu de nouveauté, à part un rabat d’information sur les auteurs. Pas de gadget, pas d’add-on, pas de petite histoire, c’est bien dommage. Reste le bonheur de se faire trois tomes à la suite, et ce n’est pas rien, tant le plaisir est évident.