L'histoire :
Le jeune et impétueux Wu Gang avait fait une promesse à son maître en arts martiaux, à sa mort : tuer autant de visiteurs armés pénétrant dans son village qu’il avait d’années. Après bien des péripéties, il a fini par rattraper sa 27e et dernière victime, le vieux sage Erlang. Mais ce dernier s’avère être bien plus agile et surtout bien plus expert que lui dans la maîtrise des forces supérieures. En effet, au moment où il rejoint Erlang pour le combattre, ce dernier l’assomme, pour le protéger de l’attaque d’une Yesha. L’ennemi terrassé, Erlang met son jeune adversaire à l’abri, car durant son périple, Wu Gang a eu une altercation musclée avec le fils du gouverneur. On annonce aujourd’hui à ce dernier que son fils est mort ! Tous les soldats des environs sont envoyés à sa recherche. A leur tête, le mythique général Zhao Xiang, dont la légende dit qu’il commande aux dragons. A son réveil, Wu Gang considère qu’il ne peut tuer quelqu’un qui lui a sauvé la vie : question d’honneur. Il annonce donc à Erlang qu’il a décidé de cesser sa traque et de retourner dans son village. Mais à peine s’est-il éloigné, qu’il est capturé par une bande de bandits se faisant appeler les Quatre phénix…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Les amateurs de légendes asiatiques vont une nouvelle fois se régaler. Le prolifique scénariste David Chauvel poursuit son adaptation de « films de sabre » en bande dessinée avec beaucoup de savoir-faire. En soi, le scénario n’ajoute pourtant pas grand-chose au genre. Tout d’abord, la trame est relativement linéaire malgré un ou deux flashbacks (aah le bon vieux coup du souvenir de l’initiation par le vieux sage). Ensuite, les personnages sont dotés du pouvoir de se déplacer en faisant des bonds prodigieux ou de faire appel à des forces supérieures (nuage lévitant, contrôle des dragons, force du vent, sable rouge…). Bref à l’est, très à l’est, rien de nouveau, hormis un résultat fabuleusement efficace. Notamment en cause, Hervé Boivin livre une nouvelle fois un dessin de grande classe. Dans un style réaliste qui n’est pas sans rappeler celui d’Arthur, Boivin emploie quelques astuces graphiques qui donnent le rythme et l’atmosphère idoines et inhérents au genre. Par exemple, la vitesse d’exécution des mouvements s’accompagne de « lignes de fuite » (le fond de la case est rempli de traits très serrés). Ou encore, comme dans les films de Bruce Lee, les adversaires se toisent longuement avant que ne jaillisse leur attaque. Ajoutez à cela de larges cases, des effets visuels somptueux (les feuilles mortes, les effets de brume, les couchers de soleil…). Du grand spectacle.