L'histoire :
Un vieil étranger fait halte à l’auberge de Xingfu, un petit village chinois. Aussitôt, un gamin court prévenir Wu Gang : ce dernier a juré à son maître Wu Fei mourrant, de protéger le village et de défier tout porteur d’armes en duel. Wu Gang va donc trouver l’étranger à sa table de repas et lui fait comprendre qu’il l’attend à l’extérieur pour se battre. Mais à la surprise générale, lorsque le vieil homme tire son sabre de son fourreau, l’arme est coupée en deux. Homme d’honneur avant tout, Wu Gang refuse de se battre contre un vieillard désarmé et le laisse partir. Mais le soir venu, les quolibets des villageois pleuvent : cet étranger devait être la 27e victime de Wu Gang, d’autant plus que nous sommes justement le jour de ses 27 ans. Or Wu Fei a prédit à Wu Gang que son destin changerait et qu’il deviendrait un grand maître, le jour où il aurait tué autant d’hommes qu’il compte d’années. Touché dans son orgueil, Wu Gang suit donc la trace de l’étranger, promettant de rapporter sa tête et son cœur avant le lendemain matin …
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Depuis le succès de Tigre et Dragon et des films de Zhang Yimou en général (Heros, le secret des poignards volants..), les légendes médiévales fantastiques asiatiques ont le vent en poupe. Voilà à présent que le scénariste de BD David Chauvel (déjà scénariste d’un autre type de légende avec Arthur) fait une incursion dans ce genre très particulier, où les protagonistes voltigent pour se déplacer et où les combats de sabres s’apparentent à de minutieuses chorégraphies. Si le modèle narratif peut vite paraître stéréotypé, le rendu en BD s’avère un art bien différent. Au dessin, Hervé Boivin utilise des lignes de fuite à profusion (les traits en fond de case pour donner une impression de mouvements), multiplie les cadrages savants, et intercale des cases panoramiques pour un meilleur rendu en « cinémascope »… Bref, le découpage des auteurs est fort habile et fonctionne parfaitement bien. D’autant plus que le dessin de Boivin à proprement parler, et comme souvent la colorisation idoine de Christophe Araldi, sont soignés, d’une grande clarté. Seul reproche à ce premier tome : il se lit bien vite.