L'histoire :
Alors que les forces abandonnent le corps du conseiller du souverain, Tlacaele, il annonce à son fils que la disparition de cinq-fleurs est de sa faute. Tlilpotoncatzin n’en croit pas un mot et met ces divagations sur le compte de la fièvre et de la fatigue. Non loin de là, les condors à la solde de Serpent ont déjà ramené quarante-huit jeunes filles assassinées des quatre coins du monde unique. Pour chacune d’elles, les scribes renseignent méticuleusement le lieu et la date de la découverte du corps. Un élément n’échappe pas à la fine réflexion de Serpent : c’est que toutes ces jeunes filles ont été retrouvées tournées en direction de Tenochtitlan, la capitale aztèque. Œil-Lance est persuadé que la jeune fille qui a pu échapper au tueur détient la clé du mystère. Mais elle est plongée dans une sorte de réalité parallèle. Le regard dans le vide, elle ne dit mot. Le jeune homme propose à Serpent de répandre la rumeur dans toute la ville que la jeune fille leur a révélé des détails permettant de mettre la main sur le tueur afin de l’attirer dans un piège. Malgré le risque, Serpent décide de suivre Œil-Lance et tente son va-tout. Certaines décisions sont lourdes de conséquences quand la légitimité de la succession fait face aux intérêts familiaux.
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’auteur Hub plonge le lecteur une troisième fois dans un polar aztèque d’une grande qualité graphique et narrative. L’étau se resserre sur le tueur qui sévit depuis quinze ans déjà. Autour du récit principal sur les meurtres de jeunes filles, Hub fait graviter des récits secondaires sur les thèmes de la jalousie, de l’amour et de la trahison. Le scénario est très bien ficelé et conséquent. Comme les deux précédents opus, l’album ne fait pas moins de 110 planches. Les personnages principaux sont habilement mis en scène et se complètent parfaitement pour mener cette enquête sous tension. Les pièces du puzzle commencent à s'emboîter et l'enquête sort de l'impasse. La tension monte d'un cran lorsque le scribe Serpent découvre, dans les codex de la maison du savoir, que les jeunes filles sont assassinées lors des grandes pluies. En ce moment même, des prêtres prient nuit et jour pour qu’il pleuve à verse. Au niveau de l’environnement graphique, Hub offre, comme à son habitude, un visuel mirifique. Le dessin est soigné et réaliste, avec des cases très détaillées. Les planches sont riches et immersives. Il faut également noter l’excellent travail sur les couleurs de l’auteur Li. Les ambiances graphiques sont réellement superbes. Ainsi, en maintenant la qualité graphique qui caractérise son travail, Hub réussit une nouvelle fois à monter d’un cran le suspense de son récit, rendant le dénouement de l’histoire indispensable.