L'histoire :
A l’aéroport JFK (New York), Helen attend l’arrivée conjointe de Wendy et de Jo Shape. En se rendant au bureau de la psychanalyste, ils évoquent les morts de Sarah et de Kate et le fait que Nigel soit alors aux urgences. Arrivés sur place, la conversation est interrompue par un appel d’un docteur de l’asile, annonçant la mort de Kirstie. Jo Shape, quelques instants avant, venait d’émettre une théorie étonnante : les corps noirs voulant absolument mettre la main sur Kirstie, il suffirait de la tuer pour empêcher que le « territoire » soit réalisé. Maintenant qu’elle est morte, Jo Shape suggère d’éliminer la dernière personne que les corps noirs pourchassent : Nigel Byrn. Le médium part donc à l’hôpital avec Wendy et lui donne plusieurs cachets. La jeune femme se grime alors en infirmière et rend une petite visite à Nigel. Tous les deux discutent de la situation et Nigel fait son choix assez vite : il compte prendre les cachets. Avertie, Helen joint l’hôpital afin d’éviter que Nigel se suicide. A l’arrivée des infirmières, il est trop tard, l’avocat vient d’avaler les cachets…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Décidément, 2008 est une année charnière pour le prolifique scénariste Eric Corbeyran. Si de nouvelles sagas débutent, Uchronie(s), Climax, Okhéania, Natty, Backworld, d’autres telles que Le maître de jeu, Le chant des Stryges (le second cycle) et aujourd’hui Le territoire se terminent. Cette dernière nous a proposé durant six tomes de suivre un homme, Nigel Byrn, cherchant à retrouver son ancienne bien-aimée perdue dans un endroit mystérieux appelé « le territoire ». Au confluent du récit d’horreur et du fantastique, l’histoire a savamment entretenu son suspens jusqu’à son terme et les révélations sont assez bien vues. Le regret est que cet ultime volet mise avant tout sur l’efficacité au dépend d’une véritable originalité. En effet, on aurait aimé découvrir un peu plus encore ce territoire illustré par les peintures époustouflantes de Jean-Paul Ugarte. Les décors proposés invitent au voyage, effraient ou laissent pantois. On comprend le mal qu’a du avoir Espé à dessiner l’aspect plus classique de la série. Au fil des tomes, il a néanmoins relevé la tâche avec une certaine constance. Pourtant, ce volet semble moins fignolé que le précédent, les traits des personnages sont moins fins et on dénote un laisser-aller sur les visages. Toujours est-il que cette histoire aura su nous captiver tout au long de ses 288 pages, nous permettant de découvrir deux artistes prometteurs : Espé et Ugarte…