L'histoire :
Avocat new-yorkais, Nigel poursuit tant bien que mal son enquête sur son ex, Kirstie Loomis, alias Julia Mills, alias Leslie Marks… En effet, la mystérieuse jeune femme mène une existence pendant quelques années, puis disparaît subitement sans laisser de trace, pour réapparaître ailleurs sous une autre identité. A chaque fois, elle est la proie d’hallucinations cauchemardesques : des créatures écorchées la persécutent et un territoire désolé lui apparaît. A l’aide du medium Joe Shape, Nigel finit par comprendre que l’âme de Kirstie est en transit entre deux mondes. Il est alors victime d’un piège tendu par sa maîtresse Sarah. Cette dernière assassine son mari – également le meilleur ami de Nigel – et s’arrange pour que tous les indices le désignent. Arrêté par la police, Nigel reste obnubilé par ses recherches. Il parvient à s’évader et poursuit ses investigations à l’université de San Francisco où il a rencontré Kirstie la première fois. Sur place, il découvre que la jeune femme a participé il y a quelques années, à un séminaire d’étudiants animé par un formateur bien suspect…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Eric Corbeyran et Espé poursuivent le développement de leur thriller fantastique sur le même moule que les deux précédents épisodes. Tantôt le scénariste choisit d’éclaircir la trame de son histoire d’horreur – l’intrigue fait un bond en avant en nous révélant le passé de Kirstie – tantôt il en accroît encore le suspens. En effet, non content de se frotter à une énigme paranormale des plus angoissantes, le héros est également le suspect numéro d’un meurtre on ne peut plus cartésien. Ça fait beaucoup d’un coup… Néanmoins, l’ambiance d’épouvante est omniprésente et le récit demeure intense et rythmé. Peu à peu, Corbeyran tisse une toile surnaturelle assez proche dans sa structure narrative de celle des Stryges. Les encrages réalistes d’Espé respectent la même ligne graphique depuis le début de la série et conviennent parfaitement à ce type de récit. A noter : les peintures du fameux « territoire » signées Ugarte, plus angoissantes les unes que les autres, sont plus nombreuses que jamais dans ce troisième tome. Un récit d’épouvante plutôt efficace…