L'histoire :
Alexandrie, juin 1858… A la nuit tombée, un petit groupe gagne en secret une bâtisse du centre de la cité. Il est composé de 7 ressortissants français, hommes et femmes, passionnés par l’archéologie et surtout par les richesses qu’ils pourraient en tirer. Sous la vieille demeure, louée pour la circonstance, les compères explorent les catacombes et c’est Lazare, le jeune franco-égyptien qui les guide : les souterrains n’ont plus aucun secret pour lui. La semaine précédente a été fructueuse, ils ont découvert une chapelle qui leur laisse penser qu’ils ne sont plus très loin du fabuleux tombeau d’Alexandre le Grand. Néanmoins, pour retrouver sa trace, un ancien plan serait le bienvenu dans ce labyrinthe géant. Au petit matin, en quittant les lieux de leurs recherches, Ferdinand, l’un des fouilleurs amateurs est déterminé à mettre la main sur ce type de document. Jouant de ses multiples relations, il ne tarde pas à retrouver, en compagnie d’Antonin, la trace d’un antique manuscrit qui serait le précieux sésame dont ils ont tellement besoin. A peine les deux amis ont-ils parcouru le papyrus, qu’un bras vigoureux leur ôte la vie : il ne fait pas bon suivre les traces de la dernière demeure du grand conquérant… Le trésor attise en effet les convoitises d’autres pilleurs de tombeau. Ne serait-il pas plus judicieux, alors, de rendre la découverte publique pour mettre fin à ce défi meurtrier ?
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
L’histoire qui nous est contée dans Le manuscrit de Cyrène nous plonge au cœur du XIXe siècle, sous le patronage de l’envoutante Égypte et de sa ville phare (et oui il a osé !), Alexandrie. Une période d’ailleurs propice à l’archéologie sauvage, puisqu’elle révéla au monde les richesses antiques du pays et fût le théâtre de pillages associés. C’est donc sur ce riche terreau qu’Isabelle Dethan (une spécialiste de la matière) fait pousser un récit juste ce qu’il faut attrayant, un opus qui ouvre une série de 3 albums et remplit parfaitement sa mission. Ici pas d‘effets spéciaux qui mangent des moitiés de planches pour ébahir le client, mais de l’aventure simple et efficace. La scénariste utilise une méthode qui fonctionne à tous les coups : du suspens, juste ce qu’il faut, un mirifique trésor, des rebondissements, des complots, un soupçon de romance et des personnages intéressants qui ne demandent qu’à se découvrir. Le tout rehaussé par un découpage parfaitement maîtrisé. Chargé de donner vie à cette aventure, le dessin du jeune Julien Maffre est une belle surprise. Son trait oscille entre encrages et crayonnés, un peu comme celui de ses confrères Mathieu Bonhomme (Messire Guillaume) ou Vincent Perriot (Taïga rouge). La mise en couleur est très soignée, les vues de la ville et son ambiance parfaitement transposées. La seule pinaille à lui opposer, est l’oubli quasi systématique de la finition des visages situés en arrière plan. Bref, une bonne introduction qui suscite l’intérêt. A suivre indéniablement…