L'histoire :
En 1418, la guerre de cent ans fait rage. A l’origine du conflit, la famille royale anglaise revendique le royaume de France à la mort du dernier capétien : un mariage faisait en effet du roi d’Angleterre l’héritier légitime. Mais une providentielle loi salique leur refuse le royaume et déclenche la plus longue et meurtrière des guerres. Ce conflit aurait été plus simple côté français, s’il n’y avait eu en outre des dissensions intestines entre Bourguignons et Armagnacs. Jean sans peur, duc de Bourgogne, œuvre en effet sans relâche pour s’emparer du trône de son cousin Charles VI, trop fou pour diriger la France. Et il est prêt pour cela à passer des alliances contre nature avec le roi d’Angleterre, le fin tacticien Henri V… Le dauphin Charles VII quitte Paris (sa résidence officielle est alors le Châtelet) pour gagner Bourges, escorté par le valeureux Tanneguy du Châtel. Ils y retrouvent la duchesse Yolande d’Arragon, mère de la fiancée du dauphin, où ensemble ils tentent de trouver une solution à cette situation désastreuse. Yolande préconise d’établir une trêve avec Jean sans peur, le temps de libérer Rouen du siège anglais. Mais Charles VII s’y refuse. Il accepte pourtant de se faire couronner régent à la place de son père, sous la coupe de Jean sans peur, et prend les rênes du pouvoir. Il engage ensuite une politique guerrière de reconquête de ses propres terres, ville par ville…
Ce qu'on en pense sur la planète BD :
Vous n’aviez jamais rien compris à la guerre de cent ans ? Cette BD historique est sans doute le moyen le plus pertinent de réviser vos classiques tout en vous divertissant. L’historienne France Richemond s’est alliée au scénariste Nicolas Jarry pour livrer une épopée politique et guerrière palpitante, qui est ni plus ni moins qu’un épisode réel de la construction de la nation française. Ce faisant, le duo de scénaristes trouve le juste compromis entre le divertissement romancé et l’exercice universitaire en général réservé aux initiés. Car une fois vulgarisé, cette période de l’Histoire de France s’avère absolument palpitante : batailles, alliances, trahisons, avec un soupçon très tempéré de romance. Bien calé dans notre fauteuil, nous voici donc aux premières loges pour assister à un spectacle fascinant, digne d’une grande production cinématographique. En effet, le travail de Théo, jeune artiste italien, et de son coloriste Lorenzo Pieri, est époustouflant. Un trait réaliste peaufiné et juste, une colorisation subtile et adaptée, de superbes plans larges détaillés, des personnages en costumes ou en armures, nombreux, parfaitement proportionnés, en action… Les deux artistes ne ménagent pas leurs peines et le résultat s’en trouve logiquement magnifié. Au terme de ce second volet (qu’on dévoile sans scrupule : la fin est dans tous les livres d’Histoire…), Charles VII a repris le dessus, par le sang. Mais il doute que sa reconquête soit très populaire, tandis que l’ennemi anglais progresse. Le 3e volet (?) devrait normalement focaliser sur le destin ahurissant d’une jeune bergère lorraine... Des cours d’Histoire comme celui-ci, on en veut tous les jours !